Posté le 09/05/2021 15:35:44
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https://www.africaintelligence.fr/afrique-du-nord_business/2020/12/16/le-mega-contrat-de-compteurs-intelligents-de-la-steg-frise-deja-le-court-circuit:Le projet-pilote de smart grid à 120 millions d'euros lancé le 3 décembre par l'électricien national STEG n'a pas attiré les ténors comme SAP ou Capgemini. Il sera toutefois disputé par Siemens et des hommes d'affaires de premier plan, comme Moncef Sellami et Nasr Ali Chakroun.
Le grand projet-pilote de smart grid visant à équiper 500 000 foyers de Sfax en compteurs intelligents risque de se transformer en déconvenue pour la Société tunisienne d'électricité et de gaz (STEG). Selon nos sources, l'électricien public n'a reçu, le 3 décembre, qu'une poignée d'offres pour les deux lots les plus complexes, le back-office de collecte et gestion des données (MDMS, Meter Data Management System) et celui de facturation et de gestion du service client (SI Clients). Alors que la STEG espérait la participation des ténors mondiaux du secteur - SAP, Salesforce ou encore Capgemini -, ceux-ci ont préféré passer leur tour. En cause : des conditions contractuelles jugées défavorables, avec paiement en fin de chantier. Les pourparlers entamés avec certains prétendants (SAP notamment) pour revoir le calendrier de paiement, qui ont suspendu le projet durant plusieurs mois, n'ont finalement rien donné.
Moncef Sellami et Nasr Ali Chakroun en embuscade
Le premier lot n'en sera pas moins disputé par quelques grands noms. L'allemand Siemens, fournisseur de premier plan de la STEG, sera aux prises avec l'américain Honeywell, qui s'est allié à la firme tuniso-texane Integration Objects de Samy Achour. Mais les candidats tunisiens auront aussi des arguments à faire valoir. Le groupe 3S (Standard Sharing Software), qui concourt seul, est l'un des principaux prestataires informatiques de l'Etat tunisien. Son propriétaire, Nasr Ali Chakroun, a ses entrées au gouvernement, notamment via le ministre des technologies de la communication Mohamed Fadhel Kraiem.
De son côté, Onetech Business Solutions (OTBS) est une filiale du groupe One Tech de Moncef Sellami. Ce magnat de l'industrie (électronique et sous-traitance automobile) est le chef de file incontesté des milieux d'affaires de Sfax, ville dont il fut le député de 2014 à 2019. OTBS propose, selon nos informations, les solutions du géant américain Oracle qui, s'il n'apparaît pas dans la liste des soumissionnaires, participe activement aux pourparlers. L'offre française est représentée par le tandem CGI-Efluid, qui accompagne en France Enedis dans le déploiement des compteurs connectés Linky. Ce duo concourt aussi, comme OTBS, pour le lot SI clients. Ils feront face à Netas, le groupe turc partiellement détenu par le géant des télécom chinois ZTE.
Match à quatre pour les compteurs
Quatre candidats se disputent aussi la fourniture des quelque 500 000 compteurs électriques et de gaz intelligents qui devront être installés chez les particuliers et les clients industriels. Le français Sagemcom affrontera le coréen Nuri Telecom, le slovène Iskraemeco et la division française de l'américain Itron (qui a livré 4,6 millions de Linky) associé au chinois Wasion. Curieusement, Landis+Gyr, qui avait conçu Linky pour le compte d'Enedis et lui a fourni plusieurs millions de compteurs, n'a finalement pas déposé d'offres, alors qu'il s'y préparait depuis près d'un an (Africa Intelligence du 21/02/19).
120 millions de l'AFD, en attendant mieux
Le projet-pilote de Sfax est financé par un prêt de 120 millions d'euros de l'Agence française de développement (AFD). Il préfigure l'installation, dans tout le pays, de quelque cinq millions de compteurs intelligents, pour faire de la Tunisie le premier pays d'Afrique doté d'un système de smart metering à l'échelle nationale. L'enjeu est crucial pour la STEG, tant pour réduire le nombre de délestages que de mieux contrôler les facturations, alors qu'elle traîne des milliards de dinars de créances auprès de ses clients.