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Rétrospective Boursière 2015 : Performance par secteur, par valeur et capitaux échangés

Par Moez Hadidane, le 08/01/2016

Moez Hadidane

Le volume des transactions sur la cote de la bourse (actions, droits et titres de créances) a enregistré en 2015 un accroissement de 20,4% à 2139,5 MDT, soit le second meilleur volume annuel réalisé après celui de 2010. Les échanges ont été dopés par l’enthousiasme des investisseurs observé au premier semestre post élection et un peu aussi par des importantes transactions de blocs dont 412,8 MDT réalisées en quatre jours de bourse comme suit : 

Toujours timide, le compartiment obligataire continue à petit pas son redressement et enregistre des transactions de 144,21 MDT poussé par les échanges sur les obligations de l’Emprunt National principalement la catégorie A.  

 

Les plus forts volumes de l’année 2015 

Titre vedette de ces deux dernières années, la SFBT meilleure performance de l’année 2014, trône en 2015 le podium des plus grands volumes de l’année. Le changement du cadre légal des participations étrangères fin 2014 justifie la dynamique du titre. La plus grande capi du marché (13%) a surplombé le classement des plus forts volumes en s’accaparant plus du cinquième des échanges de la cote de la BVMT enregistrant au passage la rotation de 18% de sa capitalisation.

Second volume de l’année est attribué au titre SAH-LILAS boosté par la transaction de bloc du 30 novembre 2015 dans la cadre de l'opération de cession de la part de Mme Jalila Mezni au profit de la société "JM Holding", dont elle détient individuellement et directement une part de 99,4%, portant sur 29 409 063 actions au cours de 8,890 DT, soit un montant total de 261,4 MDT.

Rotation du Capital 

Rapporté à leur taille, Electrostar 3ème en 2014, détrône la SOMOCER en termes de rotation du capital avec des échanges représentant deux fois sa capitalisation.

En bas du tableau, les dix valeurs les plus anémiques, ont totalisé à peine 3 MDT d’échange soit 0,2% de part de marché, ce qui confirme que parmi les points faibles de la bourse de Tunis, n’est certainement pas le nombre de société cotées mais plutôt la qualité du papier et la taille de sa diffusion.    

Les plus fortes variations de l'année 2015 

La balance des variations a été nettement penchée en 2015 du côté des baisses avec 46 pertes contre seulement 32 gains.  Les variations de l’année ont oscillé dans un intervalle compris entre +118% et – 65%.

Les plus fortes hausses de l'année 2015: 

Euro-Cycles : 

Après avoir réalisé la deuxième meilleure performance de l’année 2014 derrière la SFBT, Eur-Cycles chapeaute le podium des plus fortes hausses de l’année 2015 avec un rendement de 118,27% à 34,39 DT. La société, qui fait partie des rares entreprises à dépasser les objectifs avancés dans leur Business plan d’introduction, est sur le point de mettre un pied sur le continent américain. Des négociations avec un important fournisseur américain sont aujourd’hui en cours de finalisation. Une visite du client est prévue pour Février 2016. La production pourrait démarrer en Août 2016.

Ce marché est d’une grande importance pour Euro Cycles, car il représente un point d’accès à un marché aussi vaste que représente les USA.

Banque de l'Habitat : 

Ayant déjà finalisé le programme d’assainissement de son portefeuille depuis 2014, la Banque de l’Habitat a abordé l’année 2015 avec un plan de recapitalisation réalisé en deux phases : Emission d’un Emprunt obligataire subordonné pour un montant de 90MDT au cours du mois d’avril 2015 et une  augmentation de capital pour un montant de 110 MDT au prix de 11 DT (5 DT de nominal + 6 DT de prime d’émission) clôturée au mois de septembre.

Ce programme vise à permettre à la banque de  se conformer aux exigences prudentielles de la BCT, soit un ratio Cooke minimum 10% et un ratio de solvabilité Tier 1 de 7%. L’amélioration significative des ratios de division des risques et de solvabilité, digne d’une banque privée, et le faible niveau de valorisation justifient la remontée de l’action BH de 84,39% en 2015.

Office Plast : 

Office Plast dont la cotation n’a démarré que le 7 octobre 2015, a doublé de valeur, en un trimestre, clôturant l’année sur une performance de 101,79% à 4.50 DT. Il est à noter que le titre a enregistré une grande partie de sa performance dès les premiers échanges le 13 octobre 2015 avec une première cotation à plus de 78,4%.

SPDIT : 

Considérée comme le bras financier du groupe SFBT, la SPDIT s’appuyant sur un portefeuille composé de sociétés considérées comme fleurons du groupe et dont la revalorisation hors portefeuille coté dégagerai une plus-value latente de 452,6 MDT a suscité l’appétit des investisseurs. Le titre a grimpé en 2015 de 55,39%.

Banque Nationale Agricole : 

Enfin la BNA clôture le podium des cinq plus fortes hausses de l’année avec un rendement de 47,37%. Cette performance a profité en grande partie de la cession de 3.76% de sa participation dans le capital de la SFBT portant sur 3 945 225 actions dont 3 545 225 actions ont été cédées en bloc les 25 et 26 août 2015.  Cette opération a généré à la BNA une plus-value de  93,8 MDT comptabilisée sur les comptes de l’exercice 2015. La BNA a réduit ainsi sa participation dans le capital de la SFBT de 14,01% à 10,25% actuellement.

Une éventuelle cession du reste de la participation dans le capital de la SFBT dégagerait une plus-value supplémentaire de plus de 250 MDT à la BNA.

Les plus fortes baisses de l'année 2015 

SOTETEL : 

Au top down du palmarès des variations, SOTETEL inscrit la plus forte baisse de l’année. La société, filiale à hauteur de 35% de Tunisie Télécom et dont l’objet social tel qu’il ressort de ses documents sociaux porte sur la réalisation, le déploiement  et l’entretien de réseau de télécommunication, digne d’une Start-Up, n’arrive pas à dégager des résultats opérationnels positifs. Ayant longuement profité de sa relation privilégiée avec son principal actionnaire-donneur d’ordre, la SOTETEL  n’a pu s’adapter à un contexte de concurrence.

SERVICOM : 

L’action SERVICOM qui a durablement adopté un modèle de croissance reposant sur une extension et diversification agressive de l’activité a fini par céder 56,49% de sa valeur en 2015. Le modèle de croissance extensif de la société requiert un financement continu de son BFR. Dans un contexte de renchérissement des ressources financières et de rallongement des crédits clients (une grande partie de la clientèle est composée d’organismes et institutions publiques), SERVICOM n’arrive toujours pas à récolter le fruit de sa de croissance.

 En 2014 le groupe a dégagé un résultat net de seulement 21 milles DT.

AeTech & MIP : 

Tout comme en 2014, Aetech et MIP réalisent quasiment les mêmes contre-performances en 2015, soit une baisse de moitié de leur valeur chaque année. Les deux sociétés ont été sanctionnées par le marché, en cause le non-respect de leur Business plan d’introduction en relation avec la nature de leur activité très peu défensive dans un contexte précaire.

Performance sectorielle 

Malgré une balance de variation nettement penchée du côté des baisses, l’Indice de référence générale TUNINDEX, n’a baissé en 2015 que de 0,94% sauvé par les financières, l’indice de l’Agro-alimentaires (essentiellement SFBT) et l’indice des produits ménagers (essentiellement Euro-Cycles). 

La meilleure performance par secteur revient en toute logique à l’indice du secteur Produits Ménagers et de soins personnels (sous-secteur des Biens de consommation).  Cet indice qui n’a commencé à être publié qu’en 2014 mérite sa performance quasi exclusivement à EURO-CYCLES tant par la taille de sa capitalisation (relative du secteur) que par sa performance annuelle.

Nettement moins influents, New Body Line et Office Plast ont très légèrement contribué à cette performance.  A noté que la contribution d’OFFICE PLAST est minime du fait de son faible poids mais surtout du fait que l’action n’a  intégré l’indice sectoriel qu’après un mois du démarrage de sa cotation.

A l’inverse, l’indice du secteur Bâtiments et Matériaux de construction a subi l’impact baissier de la quasi-totalité des titres qui le compose, Ciments, promotion immobilière et les AMS. Ce secteur, très sensible à la conjoncture économique, a été le plus sanctionné. 

Grosso modo, et compte tenu du contexte économique actuel, les valeurs dollars orientées vers l’export ont le plus profité de l’appétit des investisseurs. A l’inverse, les valeurs orientées, marché local, et liées au secteur de l’immobilier et de construction  ont été les plus boudées. 

Analyse signée Moez Hadidane

 À venir

Partie 3 : Contexte économique, social & sécuritaire et Bilan global de l'année boursière 2015

Partie 4 : Valeurs à suivre & Perspectives 2016

 



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