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Particuliers : Quels placements privilégier en 2021 ?

Par La rédaction, le 11/01/2021

tunis bourse

Il n'est plus possible d'investir aujourd'hui comme on pouvait le faire il y a une décennie. Les vieilles recettes ne marchent plus. Par exemple, l'épargne classique ou le livret d'épargne logement voient leurs taux diminuer à des niveaux inférieurs à l'inflation. En revanche, il existe, d'autres placements dont les performances sont tout à fait satisfaisantes et même séduisantes. Néanmoins, une chose doit être tenue pour acquise : un rendement élevé sera nécessairement synonyme de prise de risques. Par “risques”, il ne faut bien sûr pas s'imaginer une perte de la totalité de la mise mais, par contre, que le montant du placement puisse fluctuer.

En tenant compte d'un contexte baissier des taux et d'un marché boursier flou et peu prévisible, quels étaient les meilleurs placements en 2020 ? Tour d'horizon des placements qui rapportent.

En 2020, le contexte général était difficile et la crise du Covid-19 n'a rien arrangé. Cette pandémie mondiale a provoqué un tsunami dans le monde entier. Les marchés sont sans dessus dessous et on ne sait plus bien quoi faire de notre épargne. Dans ce remue-ménage, les particuliers n'ont pas l'embarras de choix. Les taux des bons de Trésor sont en baisse et le marché boursier manque de visibilité. Les Dépôts à terme DAT sont aussi à des niveaux de rémunération plafonné à TMM+1% et ont subi une retenue à la source de 35% selon le décret-loi n°30-2020 du 10 juin 2020.

Toutefois, un placement obéit principalement à des objectifs. Ceux-ci diffèrent selon trois critères : l'horizon de placement, la rentabilité demandée et le risque qui y est lié. En plus de ces critères, un point central reste déterminant dans le choix de son investissement : tant que le placement ne propose pas plus de rendements que l'inflation, il ne peut constituer une solution viable à moyen/long terme.

L'immobilier : Une évolution quasiment au même rythme que l'inflation

L'immobilier reste un investissement intéressant dans le sens où il est moins volatile que les marchés financiers. La pierre est un placement concret, solide et rassurant. Ceci étant, un placement immobilier, on l'oublie souvent est un placement qui comporte une part de risque. C'est aussi un placement dont la mise en pratique peut être très contraignante (choix du bien, gestion des locataires, travaux, etc.). A rajouter aussi que l'immobilier a l'inconvénient d'être peu liquide c'est-à-dire qu'en cas de vente, l'argent n'est pas disponible dans l'immédiat contrairement aux produits financiers.

De plus, dans ce contexte de taux relativement haut, l'achat d'un bien immobilier ne s'avère pas si attrayant, ne permettant de profiter de l'effet de levier rendu possible par l'emprunt. En effet, au terme du troisième trimestre 2020, l'indice général des prix de l'immobilier a évolué de 5,9% (contre un TMM au mois de Décembre de 6.09%) en glissement annuel contre 6,1% en 2019, à la même période.

Bons de Trésor et Obligations : Des rendements à la baisse

En 2020, la courbe des taux est ressortie à la baisse pour les maturités inférieures à 6 ans et en légère hausse pour les maturités supérieures à 6 ans. Les taux moyens pondérés (TMP) des maturités inférieures à 1 an ont baissé de 217 pb (points de base) en moyenne. La baisse a été moins accentuée pour les taux des maturités entre 1 an et 5 ans pour se situer à 111 pb. Enfin, les maturités supérieures à 5 ans ont enregistré une légère hausse au niveau de leurs Taux Moyens Pondérés de 5 pb. Ainsi la maturité 5 ans offre un rendement de 8.938% contre 9.276% en 2019.

Les obligations, à l'instar des actions, sont des titres financiers cotés en bourse. Cependant ils sont moins volatiles, c'est-à-dire que leur fluctuation sont plus faibles. En effet, une obligation étant un prêt à une entreprise ou à un Etat, plus la durée du prêt est longue, et plus les intérêts perçus seront élevés.

Sur les obligations privées, la majorité des souscriptions a été réalisée sur la catégorie des taux fixes et les souscripteurs ont été majoritairement intéressés par la maturité des 5 ans. Les taux de ces émissions ont évolué en fonction des ajustements du taux directeur de la banque centrale. Rappelons que la BCT a révisé son taux directeur à deux reprises (100 pb en Mars et 50 pb en Septembre) pour le ramener à 6,25%.

Avant la première baisse du taux directeur, les taux des émissions ouvertes au public pour les maturités 5 ans, se sont situés entre 11.60% et 10.50%, tout en tenant compte de la notation de chaque société émettrice. Pour les émissions entre le mois d'avril et d'octobre, une baisse de 100 pb a été marquée et après la deuxième baisse du taux directeur, cette baisse s'est accentuée et les taux se sont situés entre 10.30% et 9.00% pour la maturité 5 ans.

En termes de prévisions, certains professionnels s'attendent à une baisse des niveaux actuels des taux " puisque le TMM reste supérieur au taux d'inflation ", d'autres estiment que le marché n'est pas à l'abri d'une hausse vu l'incertitude qui règne sur ce marché et qui pourrait contribuer à une volatilité relative des taux.

Bons de caisse et dépôts à terme : Une rémunération en baisse et une fiscalité élevée

La rémunération proposée par les banques pour les dépôts à termes a été sur une trajectoire baissière avec l'accord de place pour l'ensemble des banques de ne pas enchérir sur ces types de placements (plafond de rémunération au taux de TMM+1%). Ces DAT ont été auparavant soumis à une retenue à la source de 20% avant la publication d'un décret-loi au mois de juin 2020, qui a relevé cette imposition à 35%. Il est à préciser que la LF 2021, a stipulé une retenue à la source de 20% pour ce type de dépôts.

Ceci dit, sur les derniers mois certaines banques ont accordé des rémunérations supérieures aux taux de place convenu pour les gros placements en accordant des " primes de fidélité " aux clients.

Bourse : Le Tunindex boucle sur une contre-performance de 3,33%

Après une année 2019 plate marquée par une baisse d'environ 2.06%, le TUNINDEX a prolongé sa descente en bouclant l'année sur une contre-performance de 3.33%. Malgré cette clôture en territoire négatif, certaines valeurs ont pu de détacher du lot et afficher des rendements positifs notamment les valeurs Blue chip du marché à l'instar de la SFBT, Délice Holding, SAH, Euro-cycles, etc…mais la contre-performance du marché a été tirée par la baisse des valeurs bancaires.

Ceci dit, pour les actions, dès lors que les bonnes pratiques d'investissement sont respectées, sont le placement le plus rentable à long terme. En moyenne, la rentabilité d'un portefeuille d'actions bien diversifié se situe entre 6% et 10% par an. En revanche, il faut accepter que la performance soit irrégulière et parfois négative.

Investir dans les OPCVM, mais pas toutes les catégories

Les OPCVM Obligataires offrent une rémunération moyenne de 4,76%

Un particulier pourrait investir dans les OPCVM obligataires qui proposent une liquidité immédiate avec un risque quasi-nul et profiter de la baisse des taux d'intérêt comme c'est le cas actuellement. Quand ceux-ci sont en baisse, les prix des obligations s'apprécient et les investisseurs peuvent réaliser des plus-values en revendant l'obligation. 

De plus, le retour à une imposition de 20% des DAT, en 2021, sera bénéfique pour les OPCVM dans le calcul de leurs valeurs liquidatives (VL).

En 2020, sur les 42 OPCVM obligataires ouverts au public, 25 ont proposé un rendement supérieur à l'inflation (>5%) dont seulement six ont réalisé un rendement supérieur à 6%.  Les performances ont varié entre 1.639% et 7.154%, réalisés respectivement par CGF PREMIUM OBLIGATAIRE FCP de CGF et FIDELITY SICAV Plus, géré par MAC SA.

Par ailleurs, il est à préciser que pour les investisseurs particuliers, il reste préférable de placer dans les OPCVM obligataires à capitalisation permettant de profiter pleinement de l'exonération fiscale de la plus-value alors que les dividendes distribués par les OPCVM obligataires à distribution sont soumis à une retenue à la source de 10% avec abattement de 10.000 dinars.

OPCVM Mixtes : Un rendement plat

Tirées par le marché boursier, les OPCVM mixtes ont bouclé cette année en demi-teinte. Sur les 50 OPCVM mixtes (hors OPCVM dédiés aux CEA) 21 ont été en baisse et 29 en hausse, affichant ainsi un rendement moyen de 0.325%. Les performances ont varié entre -12.883% et 11.465% réalisées respectivement par FCP AL IMTIEZ de TSI et FCP VIVEO NOUVELLES INTRODUITES, géré par TRADERS INVESTMENT MANAGERS.

Les OPCVM actions

En moyenne, ces fonds ont fait mieux que le marché boursier. Au moment où le Tunindex boucle l'année sur une contre-performance de 3,33%, les fonds offrent un rendement annuel moyen de 1.66%. Rappelons que ce types d'OPCVM est peu nombreux sur la bourse de Tunis et sont au nombre de 3 dont un seulement a affiché un rendement positif à savoir STB Innovation de STB finance(+17,5%).

Le Compte Epargne en Action : Avantage fiscal et meilleure flexibilité

Une autre alternative de placement qui reste fort intéressante pour les particuliers et les professions libérales, il s'agit du compte CEA. Outre l'avantage de constituer une épargne en valeurs mobilières (période d'investissement de 5 ans), ce type de compte lui permet de bénéficier d'une réduction de l'assiette imposable à raison de 100% du montant des versements sans dépasser la limite de 50.000 Dinars par an sans que la déduction aboutisse à un impôt inférieur au minimum d'IR fixé à 45% de l'IR dû avant déduction. Dans le cadre de la loi de finances 2021, le plafond des versements est passé à 100.000 dinars.

Il est permis au titulaire du CEA d'acheter et de vendre les titres qui y sont déposés et saisir, par conséquent, les opportunités offertes et les personnes concernées peuvent ouvrir chaque année un C.E.A, sans aucune limite dans le temps. Les plus-values réalisées, les dividendes et les intérêts perçus peuvent quant à eux être retirés à tout moment.

En 2020, la morosité de la bourse de Tunis a déteint sur la performance des FCP dédiés aux CEA. Sur les 17 fonds de cette catégorie, seuls 7 ont été dans le territoire positif. Ceci étant, le FCP personnel UIB épargne actions (fonds dédié exclusivement au personnel de l'UIB détenteur de comptes CEA) géré par MAC SA s'est démarqué cette année avec une performance de 8,543% suivi par FCP CEA Maxula géré par Maxula Bourse (+4,928%).

In fine, en 2020, parmi la panoplie des opportunités de placements possibles, deux alternatives ont émergé du lot offrant un couple risque/rendement assez intéressant pour les investisseurs particuliers à savoir certains OPCVM Obligataires qui offrent un rendement au-delà du taux d'inflation (soit 5.7% en 2020) et les obligations privées qui ont proposé des rémunérations brutes entre 9% et 11.6% (soit 7,2% et 9,28% en net).

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