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Après une décennie marquée par des incertitudes économiques, le secteur du capital-investissement connaît une reprise, avec une hausse de 37 % des investissements mondiaux.
Le capital-investissement a retrouvé ses couleurs en 2024, selon un rapport du cabinet Bain & Company. Les investissements dans le monde ont bondi de 37 % en valeur, atteignant 602 milliards de dollars, hors opérations complémentaires.
En nombre d'opérations, la hausse a été de plus de 10 %, avec 3 000 transactions réalisées, faisant de 2024 la troisième meilleure année de la décennie. Ce qui marque une coupure avec la précédente décennie, qui avait connu la plus forte baisse du capital-investissement depuis la crise financière mondiale de 2008-2009.
Guillaume Tobler, associé chez Bain & Company, a expliqué que ce rebond est dû à la normalisation des taux d'intérêt en 2024. Après une période de forte hausse, leur stabilisation a facilité les investissements, soutenus également par des sorties de bourse opérées par des acteurs privés. “L'argent coûtant moins cher, cela facilite les transactions”, a-t-il souligné.
Recul des levées de fonds
Le nombre de cessions de sociétés en portefeuille a également augmenté de 34 % en valeur, atteignant 468 milliards de dollars, et de 22 % en nombre, avec 1 470 transactions réalisées. Cependant, ces chiffres restent inférieurs à la moyenne des cinq dernières années.
D'autre part, les distributions en proportion de la valeur liquidative des fonds de capital-investissement ont chuté à 11 %, leur plus bas niveau depuis dix ans, bien en dessous de la moyenne de 29 % observée entre 2014 et 2017.
Cette faiblesse des sorties a également impacté les levées de fonds, qui ont reculé de 24 % en valeur, pour s'établir à 1 100 milliards de dollars, et de 28 % en nombre, avec seulement 3 000 opérations. Cela représente environ la moitié du rythme annuel du secteur avant la pandémie.
Un optimisme mesuré pour 2025
Par ailleurs, Guillaume Tobler se montre optimiste pour 2025, estimant que l'année à venir pourrait être un bon cru, soutenue par une reprise générale de l'environnement économique.
Cependant, le rapport souligne que la pérennité de la dynamique des transactions en 2025 dépendra largement des conditions macroéconomiques et des politiques commerciales, notamment en ce qui concerne les droits de douane.
Sur ce point, les investisseurs en capital-investissement restent actuellement prudents. En effet, les menaces et les annonces de hausses de droits de douane lancées par le président américain Donald Trump, visant non seulement l'Europe et la Chine, mais aussi d'autres pays, génèrent un climat d'incertitude.
Jihen Mkehli
Publié le 04/03/25 12:52
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