Le Maroc, puissance régionale gazière émergente ?

En relevant le défi d'un approvisionnement gazier, le Maroc a attiré plusieurs juniors britanniques. Le Royaume-Uni soutient la dynamique chérifienne en renforçant l'exploration des richesses gazières marocaines. Au cours des derniers mois, d'importants stocks de gaz naturel ont été découverts le long des côtes du royaume.

Motivées par des prix portés à la hausse en raison d'une crise énergétique qui guette le Vieux-Continent, des entreprises britanniques comme Chariot Oil & Gas et Predator Oil & Gas, ont déjà pris langue avec les autorités chérifiennes concernant l'exploitation des puits découverts.

Qu'adviendra-t-il du boom du gaz au Maroc ?

Début janvier, la junior britannique cotée à la Bourse de Londres, Chariot Oil & Gas, a réalisé une importante découverte de gaz sur son champ offshore d'Anchois au large de la ville de Larache. La société avait alors indiqué que de multiples couches de sables gazeux avec des réservoirs de haute qualité ont été trouvées. La mise en production des puits pourrait se faire fin 2024, selon l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) du Maroc.

Quelques jours après l'annonce de cette découverte gazière, une autre junior britannique, Predator Oil & Gas, a déclaré avoir trouvé un nouveau gisement de gaz on-shore commercialement viable dans la région de Guercif. Le gisement a motivé la firme pour la production de Gaz Naturel Comprimé (GNC) sur place, ce qui pourrait servir comme carburant pour les véhicules à moteur comme les automobiles, les autobus ou les camions. Le potentiel gazier du bassin de Guercif est estimé à 393 milliards de pieds cubes, selon le cabinet anglais SLR Consulting.

De surcroît, le Maroc a scellé un autre contrat stratégique avec une entreprise britannique. En novembre 2021. Un accord de fourniture de gaz a été ratifié par Sound Energy et l'Office National de l'Électricité et de l'Eau potable (ONEE). La concession de Tendrara, située à l'est du Maroc, permettrait de livrer à l'ONEE jusqu'à 350 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié par an, sur une durée de 10 ans.

Une nouvelle géopolitique des hydrocarbures se dessine dans la région depuis la rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a ordonné le 31 octobre 2021 au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc transitant par le Maroc vers l'Espagne. Une guigne pour le royaume étant donné que plus de 97% du gaz consommé par les Marocains provient de l'Algérie depuis 1996.

Les relations entre les deux pays voisins peuvent néanmoins alimenter la publication de chiffres servant à la propagande des deux États. Les découvertes de puits gaziers sur le territoire marocain et les chiffres du potentiel du royaume interviennent très tôt pour être précis ou encore crédibles.

Mariem Ben Yahia

Publié le 03/02/22 08:44