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Le Maroc prévoit une contraction de 5,8% de son économie en 2020, la première depuis plus de 20 ans

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Le coronavirus aurait eu raison de l'économie marocaine selon la Note stratégique tripartite du Haut-Commissariat au Plan (HCP), du Système des Nations Unies et de la Banque mondiale. Le repli de l'activité économique pour le troisième trimestre se situerait à -4,1% après -13,8% au deuxième trimestre. Sur l'ensemble de l'année 2020, le PIB marocain connaîtrait une contraction de 5,8%, la première depuis plus de 20 ans, accompagnée par un creusement du déficit budgétaire à 7,4% du PIB.

Selon le document établi par les trois structures, l'économie du Maroc est d'ores et déjà affectée par l'effondrement économique global, qui touche notamment l'Europe, son principal partenaire commercial. Et les mesures du confinement n'ont fait que retourner le couteau dans la plaie. Selon le HCP, la croissance économique n'a pas dépassé 0,1% au premier trimestre de l'année.

En effet, au deuxième trimestre 2020, l'économie marocaine, sous confinement strict de la population pendant près de 10 semaines, a été confrontée à une baisse de la demande intérieure. Le volume de consommation des ménages a, quant à lui, diminué de 6,7%. Une baisse qui a concerné les dépenses des ménages en biens manufacturés, notamment celles de l'habillement et d'équipement ainsi que celles du transport, de la restauration et des loisirs.

Et la demande extérieure aurait également connu la descente. Cette dernière a entraîné une baisse de 25,1% du volume des exportations et de 26,7% des importations, un fléchissement a notamment concerné les achats des biens d'équipement, des produits énergétiques, des biens de consommation, des produits bruts et des semi-produits.

Un PIB mis à mal

Cette conjoncture a favorisé le repli du PIB marocain. Il aurait atteint -13,8% au deuxième trimestre de l'année par rapport à la même période de 2019. Par branche d'activité, l'agriculture a connu une baisse de la valeur ajoutée à hauteur de -6.1% au deuxième trimestre 2020.

Pour le secteur secondaire, les valeurs ajoutées de la construction, de l'électricité, du textile et des IME auraient sensiblement diminué, selon la note.

Quant au secteur tertiaire, principal moteur de la croissance économique, il aurait régressé de 11,5%, reflet de la contraction des activités commerciales, de transport, d'hébergement et de restauration.

Pour les projections du 3e trimestre 2020, le repli de l'activité s'atténuerait progressivement, pour se situer à -4,1%. Ce mouvement serait principalement attribuable à la reprise des activités du commerce, du transport et des industries manufacturières.

Sur l'ensemble de l'année 2020, l'économie marocaine devrait connaître une récession, soit la première depuis plus de deux décennies, sous l'effet conjugué de la sécheresse et de la pandémie.

En effet, selon les prévisions annuelles du haut-commissariat au Plan, le PIB connaîtrait une contraction de 5,8%. Néanmoins, le retour de la croissance vers son sentier d'évolution s'opérerait progressivement à partir de 2021, avec une hausse de l'ordre de 4,4% par rapport à 2020.

Les déficits au tournant

Avec les fléchissements des valeurs ajoutées, la balance des paiements ne fera pas mieux. Le déficit courant devrait également s'aggraver, pour atteindre 6,9% du PIB. Les déficits jumeaux du Maroc devraient se creuser eux aussi se creuser à leur tour mais devraient rester gérables.

En dépit de la baisse des importations, le déficit du compte courant s'accentuerait pour atteindre, selon les estimations de la Banque mondiale, 8,4% en 2020, en raison du fort déclin des exportations, des recettes touristiques et des transferts de fonds.

En conséquence, le déficit budgétaire global se creuserait atteignant 7,5 % du PIB en 2020, un pourcentage similaire à celui projeté par le HCP et supérieur de près de quatre points aux prévisions antérieures au début de l'épidémie.

Azyz MEDDEB

Publié le 18/08/20 09:11

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