Le Maroc a plus que triplé la superficie de Safran cultivée en 10 ans

A la poursuite de l'or rouge, le Maroc veut se positionner en tant que royaume du Safran. Misant sur l'épice la plus chère au monde, le pays a plus que triplé la superficie de Safran cultivée en 10 ans à 4.050 hectares. L'évolution a été dynamisée par les facilités du Plan Maroc vert, lancé en 2008, mais aussi par la mise en place de plusieurs coopératives.

Le Groupement d'Intérêt Économique Dar Azaafaran a nourri le développement de la culture du safran au Maroc en jouant un rôle d'intégrateur des producteurs du secteur. Le royaume garantit également la qualité de la production locale à travers la création du label " Appellation d'origine protégée ", dont 63 entreprises en bénéficient actuellement. A cela s'ajoutent 8 coopératives qui ont reçu la certification de l'Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA). Les coopératives certifiées BIO sont au nombre de 7.

Le safran chérifien se veut aussi équitable par le biais de la certification de trois entreprises " Slow Food " et de 2 " Fair Trade ". Les investissements dans le secteur du safran sont encouragés via la mise en place d'une plateforme pour faciliter la production de cornes de safran mais aussi l'allocation d'aides, dont 112 coopératives ont eu droit.

La région de Souss-Massa assure 57% de la production grâce à 82 unités de production installées avec une capacité totale de 2,15 tonnes par an. En même temps, 43% de la production de safran se fait à Draa-Tafilalt où 57 unités y sont installées pour une capacité totale de 1,4 tonne par an. En ce qui concerne la vente, un circuit court composé principalement de coopératives, draine 55% de la production alors que 40% passent par un circuit long, qui regroupe de grands et de petits collecteurs. Les 5% restants sont vendus par les producteurs aux consommateurs.

La filière marocaine du safran a généré un chiffre d'affaires de 7,4 millions d'euros en 2019 et a attiré l'équivalent de 6 millions d'euros, dont 5,3 millions d'euros mobilisés par l'État. Il est à noter que le marché mondial du safran atteindrait 4 milliards de dollars d'ici 2027, selon les études de marché de Reportlinker.

Il est question d'un secteur prolifique et stratégique étant donné que le prix du safran varie entre 30 euros et 40 euros, le gramme. A titre informatif, un kilo de safran coûte cent fois plus cher que la truffe et dix fois plus cher que le caviar. L'or rouge reste rare et demande beaucoup de travail aux cultivateurs. En effet, un kilogramme de fleur de Crocus sativus permet d'obtenir seulement 12 grammes d'épice.

Mariem Ben Yahia

Publié le 21/06/21 08:44