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La Tunisie affiche des scores globalement faibles dans presque toutes les catégories du classement, à cause de plusieurs problèmes qui freinent encore son avancée vers une meilleure qualité de vie et plus d'opportunités pour ses citoyens.
Chaque année, le cabinet britannique CS Global Partners publie son “World Citizenship Report”, un indice qui évalue la qualité de la citoyenneté à travers le monde.
L'indice ne se limite pas à la puissance du passeport ou à la liberté de circulation, mais s'intéresse à ce que signifie réellement être citoyen d'un pays donné, au regard des critères que les citoyens eux-mêmes jugent essentiels.
Il s'appuie sur cinq piliers fondamentaux : la sécurité et la stabilité, la qualité de vie, les opportunités économiques, la mobilité mondiale et la liberté financière. Chaque critère reflète des aspirations concrètes comme vivre dans un pays sûr, pouvoir circuler librement, accéder à de meilleures conditions de vie ou encore investir sans restrictions excessives.
Sur 157 pays, la Tunisie se classe 103e dans l'édition 2025, et ce, avec un score global de 49,6 sur 100. Dans le détail, la Tunisie obtient 54,9 en Safety and Security, soit la 94e place mondiale, un score nourit surtout la dégradation des services publics et une perception citoyenne de plus en plus inquiète.
En matière de qualité de vie, c'est là que la Tunisie s'en sort le mieux avec un score de 66,2, qui la hisse au 79e rang mondial. Malgré l'inflation, les pénuries cycliques et le stress économique quotidien, la Tunisie conserve quelques points d'appui : un accès relativement large à l'éducation et à la santé, et un tissu social encore résilient.
Sur le plan des opportunités économiques, le score tombe à 40,3, l'un des plus bas du tableau, pour une 122e place. Ce n'est pas une surprise, chômage massif, fuite des cerveaux, pression fiscale décourageante et économie paralysée par l'informel…. L'environnement est tout sauf favorable pour qui veut entreprendre ou se projeter à long terme dans le pays.
Pareil pour la mobilité globale, où la Tunisie obtient un maigre 31, pour une 86e place. En effet, les Tunisiens voyagent peu et difficilement. Leur passeport n'ouvre les portes que d'un nombre limité de pays sans visa.
Et enfin, en matière de liberté financière, la Tunisie enregistre un score de 43,9, pour une 99e position. Le rapport explique ça d'ailleurs par le contrôle des changes, les restrictions bancaires, la bureaucratie fiscale et l'instabilité réglementaire… tout cela mine la liberté de disposer de son argent et d'investir sereinement.
Si la majorité des pays africains apparaissent dans la seconde moitié du classement, quelques rares exceptions tirent leur épingle du jeu. L'Île Maurice arrive en tête à l'échelle du continent, 45ᵉ sur 157, avec un score global de 67.7, suivie de près par les Seychelles (49ᵉ, score 65.5) et le Cap-Vert (59ᵉ, score 62.2).
Et plus loin, le Botswana (67ᵉ, score 59.2)/ Ces pays, souvent perçus comme stables, à taille réduite, travaillent depuis des années sur une gouvernance relativement apaisée, une économie ouverte et des politiques d'éducation ou de santé qui donnent des résultats visibles.
Dans la région Afrique du Nord, le Maroc (100ᵉ, score 50.5) est légèrement mieux classé que la Tunisie (103ᵉ), sans créer un véritable écart. Viennent ensuite l'Algérie (105ᵉ, score 49.2) et l'Égypte (106ᵉ, 48.9), et la Mauritanie (113ᵉ) ferme la marche. Quant à la Libye, engluée dans ses conflits internes, elle chute à la 125ᵉ place avec un score de 44.5, l'un des plus bas de la région.
Il est à noter qu'à l'échelle mondiale, le top 5 des pays en matière de citoyenneté est le suivant : la Suisse en tête avec un score de 85 , suivie du Danemark (84,2), de l'Australie (83,2), de la Norvège (81,9) et de l'Allemagne (81,7), qui partage la cinquième place avec le Japon (81,7).
Jihen Mkehli
Publié le 18/07/25 11:21
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