ilboursa arabic version ilboursa

Tunisie Valeurs : UIB, le nouveau challenger

ISIN : TN0003900107 - Ticker : UIB
La bourse de Tunis Ouvre dans 12h40min

L'Union Internationale de Banques (UIB) affiche pour la quatrième année de suite, un parcours boursier dans le vert. La banque a connu un retour massif des investisseurs dans le sillage de la recapitalisation de 2014. D'après une note d'analyse consacrée au titre UIB et publiée par l'intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs, les avancées réalisées dans l'assainissement du bilan et le dépassement récurrent des objectifs ont davantage attisé l'appétit des investisseurs pour le titre.  

Avec une capitalisation de 667 millions de dinars, l'UIB traite à une valorisation intéressante par rapport à ses paires de « qualité » comparable. Avec un PNB dominé par la marge d'intérêt, la banque est en meilleure posture pour profiter de la récente remontée des taux. Le relèvement des dividendes a constitué un argument supplémentaire aux analystes de Tunisie Valeurs pour recommander le titre à l'Achat.

Analyse financière historique

- Les dépôts  

Malgré un contexte post-révolution morose, l'UIB a fait preuve d'une bonne dynamique au niveau de sa collecte. Sur les cinq dernières années, l'encours de dépôts de la banque a cru de 8% en moyenne à 3,7 milliards de dinars. Cette croissance plus rapide que la concurrence (+6% sur la période) a été tirée par l'extension du réseau (9 ouvertures) et une amélioration de la productivité au niveau des agences.  L'UIB présente une structure classique des ressources, avec une bonne proportion des dépôts à terme et des dépôts d'épargne (totalisant 70% des ressources).

Le resserrement des liquidités qui a marqué le secteur après la Révolution, a orienté la banque vers des produits d'épargne plus onéreux (une hausse cumulée de 11% au niveau des dépôts à terme et des dépôts d'épargne contre une progression de 7% au niveau des dépôts à vue) impactant négativement son coût des ressources. Selon nos estimations, ce dernier a augmenté de 64 points de base entre 2012 et 2016.

- Les crédits  

Malgré une économie en berne, l'UIB a maintenu une politique active d'octroi de crédits. Sur l'intervalle 2012 - 2016, l'encours des engagements de la banque a enregistré une croissance moyenne de 8% à 4 milliards de dinars. Avec une part de marché de 8% à fin 2016, l'UIB conforte son statut de challenger pour Attijari Bank (une part de marché de 8,6%).  Soucieuse de la qualité de son portefeuille, l'UIB a été parmi les premières banques à privilégier le financement des particuliers.

Cette orientation, qui s'est davantage ancrée après la Révolution (climat des affaires atone et les mesures prises par la BCT pour encourager les crédits à la consommation), a permis à la banque de réduire les risques d'impayés et de pratiquer un taux de sortie parmi les plus élevés de la place (un taux de sortie facial de 6,6% contre 6,4% pour la BIAT et 6,3% pour Attijari).

Le Produit Net Bancaire  

Sur les cinq dernières années, l'UIB a affiché une croissance soutenue de son PNB (+11,4% à 248MDt). Cette performance a été essentiellement alimentée par l'activité du crédit (+7,4% à 142MDt) et la bonne orientation de la marge sur commissions (+17,7% à 81MDt). Soulignons, à cet effet, que l'UIB jouit de la plus forte proportion des commissions dans le PNB à l'échelle de tout le secteur bancaire (une contribution de 33% contre une proportion moyenne de 23% pour le reste du secteur).  

Outre l'avantage comparatif en matière de commissions, l'UIB affiche une plus forte exposition à la marge d'intérêt que la concurrence (57% pour l'UIB contre 49% pour le reste du secteur). Cette spécificité conjuguée à un spread d'intérêt parmi les plus élevés du secteur (spread apparent de 3,4% contre une moyenne sectorielle de 3,1%), permettrait à la banque de profiter au mieux de la récente remontée des taux.

- La productivité  

La productivité de la banque n'a cessé de s'améliorer depuis sa privatisation en 2002, et ce, malgré la politique d'investissement expansive menée par le nouvel actionnaire. Les efforts de contrôle des coûts ont été particulièrement perceptibles au niveau des charges salariales. Axe prioritaire dans la stratégie de la banque, la mise à niveau des ressources humaines a permis à l'UIB de limiter la hausse des charges salariales à 6% sur les cinq dernières années.

La maitrise des charges et la bonne tenue du PNB, ont entrainé une amélioration significative de la productivité. Le coefficient d'exploitation a régressé de 10 points de taux à 49%, s'alignant, ainsi, sur les normes du secteur.

Prévisions et perspectives d'avenir  

Après avoir subi pendant de nombreuses années plusieurs problèmes structurels (qualité des actifs médiocre, provisions insuffisantes et faible rentabilité), la situation de l'UIB rompt avec le passé. La filiale du groupe Société Générale a réussi à se reconstruire une image de banque dynamique et compétitive par rapport à la concurrence. L'assainissement majeur opéré, l'UIB, se tourne désormais vers de nouveaux défis :

  • Rééquilibrer son modèle de développement vers le segment des entreprises : L'UIB s'oriente vers le financement des entreprises aussi bienü sur le marché local qu'à l'international. Capitalisant sur les synergies avec le groupe Société Générale, l'UIB cherche à accompagner les entreprises tunisiennes dans leur développement en Afrique.  
  • Percer de nouveaux métiers : l'UIB compte consolider son positionnement sur les métiers de la Banque d'Investissement pour fournir desü services à plus forte valeur ajoutée. Par ailleurs, la banque vise à lancer de nouvelles activités financières comme la Location Longue Durée et l'Assurance Vie.  

Pour ce qui est des perspectives chiffrées, le management de la banque table sur une progression du PNB de 9% à 269 MDt en 2017. Un rythme de croissance prudent qui sous-estime le potentiel de rebond généré par la hausse des taux. Avec une marge d'intérêt favorable à la remontée des taux, nous pensons que l'UIB serait en mesure d'absorber l'impact de la nouvelle dotation au fonds de garantie des dépôts bancaires (une charge supplémentaire de 13 MDt) et de dégager un bénéfice net de 82 MDt, à fin 2017.

Publié le 19/06/17 11:38

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

r_qbP2LO9uqRtF3igTHjh_r4tUoDsJwfdym27D9bieE False