Tunisie : Le déficit budgétaire se creuse à 3,8 milliards de dinars à fin août

Dans son dernier rapport relatif aux évolutions économiques et monétaires, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a fait état de la situation des finances publiques au terme des huit premiers mois de l'année.

En effet, précise le document, le creusement du déficit budgétaire (hors dons, privatisation et revenus confisqués et amortissement de la dette), s'est accentué de 22% pour s'établir à 3,814 milliards de dinars contre 3,124 milliards une année auparavant.

Cette évolution a été induite par une progression notable des dépenses courantes et des intérêts de la dette publique qui a largement dépassé la hausse des ressources propres.

Les ressources de l'Etat ont ainsi accumulé, au terme des huit premiers mois de 2017, un montant de 15,149 milliards de dinars, en progression de 8,5% par rapport aux réalisations de la même période en 2016, tirées par la hausse des recettes fiscales qui ont totalisé 14,052 milliards de dinars, en hausse de 15,3%.

En revanche, les recettes non fiscales ont accusé une baisse de 38,2% pour s'établir à 1.097 milliard de dinars, contre 1,775 milliard en 2016 (suite à l'encaissement du produit de cession de la licence 4G de téléphonie mobile pour un montant de 471 millions de dinars).

La BCT souligne que le renforcement des recettes fiscales a été particulièrement favorisé par la progression des impôts sur les revenus, autres que les salaires (1,436 milliard de dinars contre 1,180 milliard à fin août 2016) et des impôts sur les sociétés non pétrolières (1,405 milliard de dinars contre 847 millions).

Les recettes à titre d'impôts indirects ont également réalisé une croissance notable de 13,3% en glissement annuel émanant essentiellement d'une amélioration tangible des recettes de la TVA (3,862 milliard de dinars contre 3,252 milliard à fin août 2016), qui représentent à elles seules près de la moitié des recettes d'impôts indirects, reflétant vraisemblablement un effort de collecte et un élargissement de l'assiette de la TVA.

Les dépenses hors principal de la dette ont atteint 18,929 milliards de dinars au terme des huit premiers mois de 2017, soit en hausse de 2,313 milliards par rapport aux réalisations d'août 2016, du fait notamment de l'augmentation des dépenses de fonctionnement, qui ont totalisé 13,075 milliards contre 11,766 milliards une année auparavant.

En outre, la BCT a souligné en particulier que la hausse remarquable des dépenses de rémunérations qui ont atteint 9,885 milliards de dinars, au terme des huit premiers mois de 2017 contre 8,912 milliards une année auparavant, en accroissement de 10,9%.

Egalement, les interventions et transferts ont progressé de 14% contre un repli de 20,8% l'année précédente. La BCT souligne également que l'accroissement des dépenses en capital a été plutôt modéré, soit 6,8% contre 39,8% à fin août 2016, à cause d'une contraction des investissements directs (-1,3% après une hausse de 40,6% à fin août 2016).

Par ailleurs, note le rapport de la BCT, le financement du déficit budgétaire a été assuré en grande partie par des ressources extérieures, notamment, auprès du marché financier (4,479 milliards de dinars dont 2,423 milliards du Qatar) et de l'Union Européenne (768 millions de dinars).

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Publié le 08/10/17 20:10