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SALMA Dialogue : La Tunisie, carrefour de la coopération Sud-Sud et Sud-Nord

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
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Comment les pays du Sud peuvent-ils renforcer leurs partenariats économiques tout en tirant parti des relations avec le Nord ? Quel rôle stratégique la Tunisie peut-elle jouer pour devenir un pont entre l'Afrique, l'Europe véritable et le monde arabe ?

Avec tout ce qui se passe actuellement dans le monde et les changements économiques et géopolitiques qui vont redéfinir les relations internationales, les pays du Sud cherchent à s'unir pour jouer un rôle plus central. La Tunisie, grâce à sa position géographique et son histoire de partenariats, se trouve au cœur de cette transformation, prête à être un acteur clé dans la facilitation de ces nouvelles alliances.

 

 

Sous le thème " Sud-Sud et coopération triangulaire " (SSTrC), le forum économique " Salma Dialogue " se tient pour la première fois à Tunis, les 23 et 24 janvier.

Cet événement offre une occasion unique de réunir des officiels et des experts venus des quatre coins du globe pour discuter des opportunités de collaboration entre l'Afrique, l'Amérique latine et l'Europe. 

Un forum pour redéfinir la coopération triangulaire

" Nous avons essayé d'inviter ceux qui peuvent signer des collaborations et des partenariats concrets ", nous explique Amina Magouri, directrice exécutive du forum.

Lors de son discours d'ouverture, elle a insisté sur la vocation de cette rencontre : " élargir l'espace de dialogue et renforcer la coopération entre les pays du Sud ", tout en mettant en lumière des secteurs stratégiques comme l'industrie, l'agriculture et le commerce. 

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. " Les échanges commerciaux entre l'Afrique et l'Amérique latine ne représentent que 2 % du commerce mondial. C'est un chiffre trop faible qui exige des efforts pour être développé ", a-t-elle ajouté, soulignant l'urgence d'agir pour dynamiser les relations économiques intercontinentales. 

L'objectif est clair : créer des ponts entre des régions complémentaires et relever ensemble les défis communs grâce à une approche collaborative et inclusive.

Un appel direct à une coopération renforcée entre les pays du Sud 

Intervenant par visioconférence depuis Davos, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a invité les pays du Sud à adopter des " mesures collectives et coordonnées " pour renforcer le multilatéralisme, relancer la coopération régionale et exploiter pleinement le potentiel considérable des économies du Sud.

Il a également souligné que la Tunisie, fidèle à son histoire de partenariats stratégiques, reste un pays ouvert et engagé à travers des initiatives telles que la ZLECAF et le COMESA. 

 

 

Le ministre a plaidé pour un soutien accru à la coopération triangulaire, mettant l'accent sur des initiatives concrètes dans des domaines clés tels que le financement, le transfert de technologies, le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources. Selon lui, ces initiatives doivent impérativement répondre aux besoins et priorités spécifiques des pays en développement, tout en respectant des principes fondamentaux comme la souveraineté nationale, la non-ingérence, les intérêts mutuels et la solidarité entre partenaires. 

Mohamed Ali Nafti a également insisté sur l'importance de ces efforts pour réduire les écarts de développement à l'échelle mondiale. " L'objectif est de bâtir un ordre mondial plus équitable, plus prospère et plus stable ", a-t-il conclu, en appelant à une mobilisation collective pour relever les défis communs et construire un avenir fondé sur la justice et la coopération.

L'industrie automobile, un moteur pour la coopération triangulaire 

Dans le prolongement des discussions sur la coopération triangulaire, l'industrie automobile tunisienne s'impose comme un exemple concret de synergies possibles entre l'Afrique, l'Europe et le reste du monde.

Dans ce cadre, nous nous sommes entretenus avec Myriam Elloumi, présidente de la TAA (Association Tunisienne de l'Automobile). " En ces temps de difficultés, avec les menaces et les challenges liés à la situation mondiale, il est essentiel de rappeler qui sont nos partenaires et comment nous pouvons affronter ensemble ces crises ", a-t-elle indiqué.

Elle a notamment précisé que plus de 80 % des exportations tunisiennes sont destinées à l'Europe, principalement à l'Allemagne. Or, les entreprises européennes, en particulier allemandes et françaises, traversent une période critique qui impacte directement la Tunisie. " Si l'automobile allemande et française souffre, nous souffrons aussi ".

Mme Elloumi a également mis en avant les forces du secteur automobile tunisien, qui continue de créer de la valeur et d'innover. " Nous développons de plus en plus de solutions logicielles, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle. Ce sont des aspects qui doivent être valorisés ". Elle a également insisté sur le rôle de la Tunisie en tant que hub de compétences, doté d'un capital humain qualifié et capable de contribuer au développement de l'ensemble du continent africain. 

Transformer la crise en opportunité 

Selon Myriam Elloumi, la situation actuelle impose une réflexion sur la compétitivité et la diversification. " Nous subissons ce que l'Europe subit. Il y a un problème de compétitivité face aux concurrents asiatiques, mais c'est précisément pour cela que nous devons collaborer davantage, identifier des synergies et tirer parti des complémentarités entre industriels tunisiens, européens et allemands ", a-t-elle expliqué. 

Elle a également évoqué l'importance de se tourner vers de nouveaux marchés. " Quand ça ne va pas d'un côté, il faut se repositionner. En boostant un marché automobile africain, nous pouvons créer un véritable partenariat gagnant-gagnant. La Tunisie dispose d'un taux d'intégration de 42 % dans ce secteur et est parfaitement capable d'accompagner n'importe quel constructeur. " 

Pour elle la coopération triangulaire, soutenue par des initiatives comme ce forum, est une clé pour surmonter les crises actuelles. " Nous avons les compétences, l'innovation et les composants nécessaires pour jouer un rôle central dans cette dynamique. Ensemble, nous pouvons maximiser le potentiel de chacun et construire un avenir durable ", a-t-elle conclu. 

Jihen Mkehli

 

Publié le 24/01/25 15:48

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