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Même si l'instabilité règne encore en Libye, le pays parvient à attirer de nouveaux capitaux et compte lancer d'autres appels d'offres pour relancer son secteur pétrolier, pilier essentiel de son économie.
Après des années de retrait en raison de l'instabilité sécuritaire, la National Oil Corporation (NOC), la compagnie nationale libyenne, a annoncé la signature d'accords avec trois grands groupes pétroliers.
Il s'agit du britannique BP, l'anglo-néerlandais Shell et le groupe américain Chevron, venus pour développer trois des plus grands champs pétroliers du pays.
Selon des informations relayées par la plateforme spécialisée "Energie", ces accords portent sur des études d'exploration et de développement des champs de Sarir, Mesla et Atshan, situés respectivement dans les bassins de Syrte, Ghadamès et Murzuq, des zones historiquement riches en hydrocarbures, mais subissent encore par les tensions armées et l'instabilité.
Le BP a ainsi annoncé sa volonté de rouvrir son bureau à Tripoli d'ici la fin 2025, et de son côté, Shell prévoit de conduire une étude de faisabilité technique et économique sur le champ d'Atshan, exploité par Zallaf, une filiale de la NOC, qui a enregistré en 2023 des niveaux de production record.
Les deux groupes entendent évaluer le potentiel à la fois des hydrocarbures conventionnels et des ressources non conventionnelles, dans un contexte où la Libye cherche à redonner une crédibilité à son secteur énergétique.
Même si l'environnement sécuritaire reste encore fragile, la Libye affiche clairement son ambition de relancer à pleine vitesse son secteur pétrolier, pilier de son économie. L'objectif annoncé est d'atteindre une production de deux millions de barils par jour d'ici 2030, contre environ 1,2 million actuellement.
Pour y parvenir, les autorités multiplient les initiatives. La National Oil Corporation (NOC) travaille sur un plan de modernisation des infrastructures, tandis que plusieurs champs stratégiques ont été remis en état. À cela s'ajoutent des efforts pour sécuriser les zones de production, notamment dans les bassins de Syrte et de Murzuq.
Le gouvernement d'unité nationale tente aussi de restaurer la confiance des partenaires étrangers. Il met en avant des garanties légales, un environnement fiscal revu et une simplification des démarches administratives. En mai dernier, un fonds public dédié au secteur de l'énergie a même été annoncé pour soutenir certains projets et inciter au retour des grandes entreprises.
Cette stratégie commence à produire des effets. En plus des nouveaux accords avec Shell et BP, plusieurs groupes européens, l'italien Eni, l'autrichien OMV et l'espagnol Repsol, ont déjà repris leurs activités d'exploration, après plus d'une décennie d'interruption.
Et d'après des responsables de la NOC, de nouveaux appels d'offres pourraient être lancés d'ici fin 2025, notamment dans le gaz et les hydrocarbures non conventionnels.
Jihen Mkehli
Publié le 10/07/25 08:55
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