L'administration américaine s'arrête partiellement. Le shutdown d'octobre 2025 met en pause des centaines de milliers de fonctionnaires et aura des conséquences immédiates sur les marchés, le dollar et l'économie mondiale.
Pour la première fois depuis 2018, les États-Unis entrent officiellement dans un ‘shutdown' (paralysie budgétaire) ce mercredi 1er octobre 2025.
Ce terme désigne la mise à l'arrêt partielle de l'administration fédérale, lorsque républicains et démocrates échouent à s'accorder sur le budget ou sur une loi de financement avant la date du 30 septembre. C'est précisément ce qui s'est produit cette année.
Concrètement, l'État fédéral se retrouve privé d'autorisation légale pour financer une partie de ses activités. Les agences et administrations dépendant des crédits votés par le Congrès n'ont d'autre choix que de mettre au chômage technique, le fameux furlough, des centaines de milliers de fonctionnaires. Ce qui cause des perturbations dans les services publics, des retards pour l'obtention de passeports, de visas ou de certaines subventions…
Seuls les services jugés “essentiels” continuent de fonctionner : forces de l'ordre fédérales, contrôleurs aériens, militaires, hôpitaux et services d'urgence. Mais là encore, la plupart des employés sont contraints de travailler sans être payés immédiatement, en attendant le vote d'un nouveau financement.
Un impact économique immédiat
Actuellement, la mise en fermeture partielle de l'administration fédérale contraint près de 750.000 fonctionnaires à cesser toute activité, tandis que les agents des secteurs essentiels (défense, santé, sécurité…) doivent poursuivre leur travail sans être rémunérés jusqu'à nouvel ordre.
Les conséquences économiques risquent d'être sérieuses. D'abord, les interruptions dans la collecte et la publication des données (emploi, inflation, etc.) pourraient handicaper la Fed dans ses choix de politique monétaire. Ensuite, chaque semaine de paralysie pourrait grignoter 0,1 à 0,2 point de la croissance du PIB américain selon les estimations.
Sur les marchés, les investisseurs se réfugient dans les obligations, l'or et d'autres actifs " sûrs ". Le dollar pourrait reculer temporairement face aux principales devises, tandis que certains se détourneront des titres américains pour des marchés perçus comme moins exposés.
Il est à noter que Donald Trump n'est pas étranger à ces situations. Le dernier shutdown, survenu lors de son premier mandat, avait paralysé le gouvernement pendant 35 jours, de décembre 2018 à janvier 2019, un record de 35 jours consécutifs de fermeture partielle de l'administration.
Jihen Mkehli
Publié le 01/10/25 11:44