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Pour la première fois dans son histoire, la Tunisie voit le montant des billets et monnaies en circulation dépasser le seuil des 26 milliards de dinars.
Selon les dernières données de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), cette masse fiduciaire atteint un niveau inédit, enregistrant une hausse de plus de 3,3 milliards de dinars par rapport à la même période en 2024.
Ce volume représente désormais 15,6 % du Produit Intérieur Brut (PIB), un ratio préoccupant pour l'équilibre monétaire et économique du pays.
Un indicateur alarmant pour l'économie
Cette progression spectaculaire de la circulation fiduciaire n'est pas sans conséquence. En effet, plus de cash en dehors du circuit bancaire fragilise la liquidité des établissements financiers, limite leur capacité à financer l'économie et alimente l'inflation.
L'augmentation des paiements en espèces favorise également l'expansion de l'économie informelle et complique la lutte contre le blanchiment d'argent.
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse inédite. Parmi eux, la mise en application de la nouvelle loi sur les chèques, entrée en vigueur en février 2025, joue un rôle central. Cette législation a provoqué un recul des transactions par chèque au profit des paiements en espèces, perçus comme moins risqués par de nombreux acteurs économiques.
À cela s'ajoutent la persistance de l'inflation, la crainte des tensions fiscales et la dynamique de l'économie informelle, qui absorbe une grande partie de ces liquidités.
Un défi pour la politique monétaire
Cette situation pose un véritable défi pour la BCT, qui devra trouver des mécanismes efficaces pour réintégrer ces montants dans le circuit bancaire, restaurer la confiance et encourager les paiements électroniques.
Sans mesures correctives, la spirale du cash risque de compromettre les efforts de stabilisation monétaire et de lutte contre l'inflation.
Omar El Oudi
Publié le 28/08/25 08:41
