Longtemps dépendants des énergies fossiles, plusieurs pays arabes investissent massivement dans le solaire et l'éolien. En 2024, leur capacité renouvelable cumulée dépasse les 33 gigawatts… une transition énergétique en cours, encore inégale mais irréversible.
Selon l'unité de recherche Energy Research Unit, basée à Washington, la capacité de production d'électricité issue des énergies renouvelables a connu une forte accélération dans dix pays arabes.
Cela concerne essentiellement l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Maroc, la Jordanie, le Soudan, le Qatar, l'Irak, la Syrie et le Liban. Ensemble, ils atteignent une puissance installée de 33,76 gigawatts en 2024, un niveau record qui traduit un basculement progressif de leurs mix énergétiques.
Selon la même source, cette hausse s'accompagne d'un recul relatif des sources fossiles. La part du gaz et du pétrole, longtemps hégémoniques dans la production électrique arabe, s'effrite peu à peu, au rythme de la même tendance observée à l'échelle mondiale.
En 2024, le charbon, le gaz et le pétrole devraient représenter respectivement 34,3 %, 22 % et 2,77 % du mix électrique mondial, confirmant un déclin graduel. En parallèle, la filière éolienne progresse de 8,1 % tandis que le solaire gagne 6,9 %.
La Tunisie avance à petits pas
L'Energy Research Unit a dressé un classement des cinq pays de la région qui se sont le plus appuyés sur les énergies renouvelables en 2024, qu'il s'agisse de l'éolien, du solaire, de la biomasse ou de l'hydroélectricité, pour leur production d'électricité.
En se classement 5ème dans la région, la Tunisie présente une part de 3,98 % d'énergies renouvelables dans son mix électrique en 2024. Un chiffre encore modeste, mais qui représente une légère hausse par rapport aux 3,95 % enregistrés en 2023.
Dans le détail, l'énergie solaire représente désormais 2,35 % du mix électrique national. En revanche, la part de l'éolien a reculé à 1,58 %, conséquence d'un rythme d'investissement plus lent dans ce secteur. Quant à l'hydroélectricité, elle reste stable autour de 1 %.
Le Maroc, champion arabe des énergies renouvelables en 2024
Par ailleurs, en tête du classement, le Maroc se distingue nettement. Avec une part de 26,5 % d'électricité issue du renouvelable en 2024, le royaume s'impose comme le pays arabe le plus avancé en la matière.
L'Égypte arrive en deuxième position, avec 11,2 %. Le pays des pharaons, qui mise sur des projets solaires géants comme le parc de Benban en Haute-Égypte. Viennent ensuite les Émirats arabes unis, qui affichent une part de 8,81 %.
Ensuite, Oman, avec 4,2 %, se place au quatrième rang. Moins avancé que ses voisins du Golfe, le pays multiplie toutefois les projets pilotes et mise sur son fort ensoleillement pour rattraper son retard.
Jihen Mkehli
Publié le 27/08/25 08:45