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Le Startup Act, un premier bilan chiffré

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Le premier bilan annuel de l'initiative nationale, Startup Tunisia, entreprise par l'Etat en collaboration avec le secteur privé, la société civile et les partenaires internationaux pour faire émerger un écosystème dynamique de startups depuis la Tunisie, vient de paraître.

L'initiative lancée en mars 2019 dans le but de faire de la Tunisie un pays de Startups à la croisée de la méditerranée, de la région MENA et de l'Afrique, se compose de quatre piliers : Startup Act, Startup Invest, Startup Empower et Startup State.

Le Startup Act est un cadre juridique innovant et unique pour promouvoir les startups qui se lancent en Tunisie ou qui s'y installent. Il est basé sur un label de mérite et une série d'avantages et d'incitations en faveur des entrepreneurs, des startups et des investisseurs.

La genèse du Startup Act

Le Startup Act est le point de départ de la stratégie nationale volontariste Startup Tunisia. Il s'agit d'un cadre juridique unique dans la mesure où il a été conçu de façon collaborative et participative avec l'ensemble des parties prenantes de l'écosystème des startups : entrepreneurs, accélérateurs, investisseurs, administration, société civile, etc... Ce cadre juridique vise à libérer les énergies et stimuler la créativité en Tunisie et dans toute la région.

Le dispositif mis en place pour l'élaboration du Startup Act a impliqué un soutien gouvernemental fort, en dépit du parcours politique du pays. En effet, le projet a été soutenu par les Chefs de Gouvernement et les Ministres successifs ainsi que par le Parlement. Une Task-Force réduite et polyvalente rattachée directement au Ministre en charge de l'économie numérique a œuvré pour la concrétisation du projet en mobilisant l'ensemble des parties-prenantes de l'écosystème pour les jalons structurants.

Ensuite, le Collège des Startups, instance de gouvernance du Startup Act, a vu le jour. Il a été créé en vertu de l'article N°6 de la Loi N°2018-20 relative aux Startups. Sa composition, ses prérogatives et son fonctionnement sont fixés par le Décret N°2018- 840.

Le Collège se prononce sur le caractère innovant et scalable des projets candidats au Label et Pré-label Startup. Il est composé d'un Président et de huit (08) membres, tous volontaires et volontaristes, émanant des secteurs publics et privés et de la société civile en lien avec les Startups, l'entrepreneuriat, l'innovation, l'investissement et l'accompagnement.

Le Startup Act, une année après

Le Label Startup est un label de mérite accordé à toute société de droit tunisien qui respecte les critères de labélisation. Ce Label est la clé de voûte pour accéder à l'univers Startup Act et ses avantages. Pour obtenir le Label, la société remplit un formulaire de candidature en ligne via le Portail des Startups.

Pour les personnes physiques n'ayant pas encore créé leurs sociétés, elles peuvent postuler au PréLabel. En cas de conformité au regard des critères d'innovation et de scalabilité, le candidat se voit attribuer un Pré-Label valable 6 mois le temps de finir les procédures de création de la société et de vérifier les critères d'âge, de taille et d'indépendance du capital avant octroi du Label Startup.

S'agissant de la démographie des Startups, la population des startups labélisées est âgée, en moyenne, de 2 ans et demi. 38% des startups labélisées a moins d'une année d'existence et 75% du total sont âgées de moins de 3 ans. Par ailleurs, trois quarts des startups labélisées (75,4%) sont concentrées dans le Grand Tunis, 10,5% dans le Centre-Est, 5,2% dans le Nord et 3,7% dans le Sud-Est.

Les startups labelisées couvrent un large spectre de secteurs d'activité. L'analyse des secteurs reflète une dispersion des domaines d'activité des startups sans faire apparaître de phénomène de concentration notable. Les 3 premiers secteurs (Business Software & Services, Marketplace, EdTech) représentent plus du tiers de la population analysée et les 10 premiers secteurs d'activité accaparent 85% du nombre total de startups labélisées.

Pour ce qui est de la répartition géographique des Startups, six startups tunisiennes labélisées ont un total cumulé de 8 filiales à l'étranger dont la moitié en Europe, et le reste réparti entre la région MENA et l'Afrique. L'Europe (et notamment la France) reste la 1ère destination d'expansion internationale des startups labélisées.

Quant à l'attraction des startups étrangères, elle a commencé avec le lancement du Startup Act et compte aujourd'hui 14 startups étrangères ayant une filiale en Tunisie. 85% de ces startups ont leur maison-mère en Europe.

Plus de la moitié des startups labélisées sont actives sur le segment Bussiness to Business (B2B) adressant exclusivement un marché d'entreprises en fournissant des solutions innovantes adaptées. Près d'une startup sur quatre vend exclusivement aux consommateurs particuliers suivant un modèle Business to Consumers (B2C), tandis que 16% des startups labélisées combinent à la fois le modèle B2B et B2C. 9% des startups labélisées suivent le modèle B2B2C en ayant une clientèle Entreprises et des utilisateurs finaux constitués de personnes physiques.

Par ailleurs, le rapport annuel indique que 43% des startups labélisées (107) ont été accompagnées par une SSO (Startup Support Organizations) incluant les incubateurs et les accélérateurs et offrant différents services de soutien aux startups. Cet accompagnement a permis de couvrir différents stades de croissance.

Profil des fondateurs

Les fondateurs des startups en Tunisie sont relativement bien éduqués avec plus de 70% ayant un niveau BAC+5 et plus. En outre, près de 9% des fondateurs de startups labélisées détiennent un Doctorat. Seulement 1.1% ont uniquement le baccalauréat, tandis que 0,6% se déclarent autodidactes.

La majorité des fondateurs de startups labélisées est expérimentée avec près de 70% ayant plus de 5 ans d'expérience. Seuls 6% des fondateurs de startups labélisées sont des étudiants ou de nouveaux diplômés.

En Tunisie, les femmes startupeuses commencent à gagner du terrain mais restent minoritaires. En moyenne, un quart des effectifs (28%) ont été constitués par des équipes mixtes (hommes et femmes). En revanche, 4% des startups ont été fondées exclusivement par des femmes (dont 62% sont des fondatrices individuelles) et 68% exclusivement par des hommes (dont 15% sont des solo-fondateurs). Il est intéressant de constater que la part relative des entreprises individuelles créées par les femmes est 4 fois plus élevée que dans le cas des entreprises individuelles créées par des hommes (15%).

Omar El Oudi

Publié le 29/09/20 16:30

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