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Le FMI appelle le gouvernement à adopter un plan de réformes crédible et sceller un « pacte social »

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Une équipe des services du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Chris Geiregat, a conduit une mission à distance du 9 au 18 décembre 2020 et du 4 janvier au 13 janvier 2021, dans le cadre de la consultation pour 2020 au titre de l'Article IV pour la Tunisie.

A l'issue de la mission des services du FMI, ceux-ci estiment que le PIB réel de la Tunisie aurait reculé de 8,2% en 2020, avec comme effets une pauvreté et un chômage accrus. Le déficit des paiements courants devrait s'être réduit sous l'effet d'une chute brutale de la demande d'importations et de transferts de Tunisiens Résidant à l'Etranger (TRE) restés dynamiques " et ce, malgré le choc enregistré par les exportations et la chute brutale des recettes de tourisme ".

De plus, le FMI estime que le déficit budgétaire devrait s'établir à 11,5% du PIB, essentiellement du fait d'une baisse des recettes fiscales, d'une masse salariale plus élevée, et de transferts supplémentaires aux entreprises publiques.

Les services du FMI s'attendent à une reprise de la croissance à 3,8% en 2021 alors que les effets de la pandémie commencent à s'atténuer. " Néanmoins, les risques autour de cette projection de base sont considérables, en particulier eu égard à l'incertitude quant à la durée et l'intensité de la pandémie, ainsi qu'à celle de la vaccination ", explique le FMI.

Et d'ajouter qu'il sera essentiel d'assigner une priorité claire aux dépenses de santé et de protection sociale, tout en exerçant un contrôle sur la masse salariale, sur des subventions énergétiques mal ciblées, et sur les transferts aux entreprises publiques.

La loi de finances pour 2021 cherche à atteindre cet équilibre entre différentes priorités, avec un déficit budgétaire estimé en réduction pour atteindre 6,6% du PIB. Cependant, des mesures spécifiques sont nécessaires pour parvenir à cet objectif de déficit, alors qu'en leur absence, les services du FMI estiment que celui-ci pourrait atteindre plus de 9% du PIB.

Pacte social

Les services du FMI soulignent que les perspectives économiques à moyen terme et la soutenabilité de la dette publique dépendront de l'adoption par les autorités d'un plan de réforme crédible et bien communiqué, afin de bénéficier du soutien fort de la société tunisienne et de ses partenaires internationaux de développement.

" A cet effet, il sera crucial de s'assurer du soutien des principales parties prenantes s'agissant des domaines relevant de leur responsabilité. Un tel “pacte social” pourrait ainsi couvrir la masse salariale de la fonction publique (à l'heure actuelle, une des plus élevées au monde), une réforme des subventions, le rôle des entreprises publiques dans l'économie, le secteur informel, l'équité fiscale, les reformes anti-corruption et l'environnement des affaires ", estime le FMI.

Réforme des entreprises publiques

Plusieurs grandes entreprises publiques croulent sous le poids de la dette, ont accumulé des arriérés de paiement, et bénéficient de garanties de l'Etat, le tout posant des risques budgétaires et financiers. Les services du FMI encouragent les autorités à mettre en place un plan de réforme à moyen terme qui :

  • Assure un triage des entreprises publiques sur la base de leur viabilité financière, importance stratégique et nature de leurs activités,
  • Centralise leur tutelle sous une seule entité,
  • Renforce la gouvernance d'entreprise, et
  • Améliore la transparence et le reporting financier. Améliorer la situation financière des caisses de sécurité sociale réduirait également les risques budgétaires.

Eviter de procéder, dans le futur, à un financement monétaire de l'Etat

Les services du FMI ont encouragé " vivement " les autorités à éviter de procéder, dans le futur, à un financement monétaire de l'Etat, alors que celui-ci risquerait de faire marche arrière s'agissant des succès enregistrés dans la lutte contre l'inflation, d'affaiblir le taux de change et le niveau des réserves de change, et d'affecter négativement la stabilité financière.

Selon le FMI, la politique de la BCT devrait continuer de se concentrer sur l'inflation via ses taux directeurs, tout en préservant une flexibilité du taux de change, à la hausse comme à la baisse. " La BCT devrait surveiller de manière étroite le secteur financier, alors que les conséquences complètes de la pandémie sur le secteur doivent encore être observées ", lit-on dans le communiqué du FMI.

Les services du FMI ont indiqué que les réformes permettant d'avancer sur l'anticorruption, sur une bonne gouvernance, et sur la transparence devraient figurer comme des thèmes transversaux fondamentaux pour les années à venir.

Omar El Oudi

Publié le 23/01/21 16:06

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