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Alors que Donald Trump multiplie les attaques contre la Réserve fédérale et évoque déjà le nom de son successeur préféré, le dollar tombe au plus bas depuis trois ans.
Le billet vert enchaîne les chutes, affaibli par des instabilités venues tout droit de Washington. Hier, il a nettement glissé sur le marché des changes.
Selon le Dollar Index, qui mesure la devise américaine face à un panier de grandes monnaies mondiales, le dollar est tombé en début de séance à 96,997 points, son plus bas niveau depuis mars 2022. Il perdait 0,41 % face à l'euro, à 1,1708 dollar pour un euro, et 0,50 % face à la livre sterling, à 1,3733 dollar.
Le facteur déclencheur du jour est venu, comme les traders s'y attendaient, du président Donald Trump. Lors d'un point presse à l'issue d'un sommet de l'OTAN, il a déclaré qu'il envisageait " trois ou quatre personnes " pour succéder à Jérôme Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), contre lequel il multiplie les attaques depuis des mois.
Cette nouvelle pique adressée à la Fed, à laquelle Trump reproche de ne pas abaisser les taux d'intérêt, a immédiatement inquiété les marchés, attachés à la stabilité et à l'indépendance des banques centrales. Donc, les investisseurs se sont détournés du dollar, préférant des actifs jugés plus sûrs, dans l'attente d'un signal plus lisible.
Officiellement, Jerome Powell est censé rester à la tête de la Fed jusqu'en mai 2026. Mais, selon le Wall Street Journal, Donald Trump envisagerait de désigner son successeur dès septembre ou octobre de cette année, anticipant ainsi largement le calendrier officiel.
Parmi les noms qui circulent, on retrouve Scott Bessent, l'actuel secrétaire au Trésor, Kevin Hassett, conseiller économique du président, ou encore Kevin Warsh, ancien gouverneur de la Fed. Des profils jugés bien plus accommodants que Powell en matière de politique monétaire.
La Maison-Blanche, de son côté, a assuré que la nomination n'était " pas imminente ". Mais le message est passé. " Il est probable que le successeur choisi par Trump serait nettement plus dovish ", notent plusieurs analystes, c'est-à-dire en faveur de taux bas et d'une politique plus souple.
Selon les économistes, cela pourrait modifier en profondeur les perspectives monétaires des États-Unis et accentuer encore la baisse du dollar au second semestre.
Pour l'instant, la Fed résiste et maintient ses taux inchangés depuis le début de l'année. Mais l'institution subit toujours les attaques personnelles contre Powell. " Je le trouve terrible ", a déclaré Trump, allant jusqu'à le qualifier de " mentalement moyen " et d'avoir " un QI faible ".
Jihen Mkehli
Publié le 27/06/25 10:25
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