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La descente aux enfers du Liban est-elle inéluctable ?

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Le Liban vit actuellement la pire crise de son histoire, aggravée par la pandémie qui sévit dans le monde. Entre un contexte politique délicat exacerbé par les tensions entre les États-Unis et le Hezbollah ainsi que des négociations au point mort avec le Fonds Monétaire International (FMI), le Liban risque de virer du rêve au cauchemar.

Faute de vision à court et long termes, le Liban est paralysé par une pénurie de nourriture et un taux d'inflation mensuel de 56%. La livre libanaise rejoint une liste d'une dizaine de monnaies ayant failli, à l'image du bolivar vénézuélien, le dollar zimbabwéen et le peso argentin. Depuis le début des manifestations, au mois d'octobre 2019, les Libanais ont vu leur monnaie perdre 70% de sa valeur vis-à-vis du dollar américain, majoritairement utilisé dans le pays.

La situation dressée de l'emploi est également inquiétante. Sur une population active totale estimée à 1,8 million de personnes l'année dernière, 550.000 individus seraient à la recherche d'un emploi, selon le cabinet Infopro. Le taux de chômage dépasse actuellement les 30%.

Le secteur financier du pays est au plus mal. Les banques libanaises se sont vues imposées des liquidités limitées en devises étrangères depuis le mois de novembre 2019 à causes des restrictions établies par la Banque Du Liban (BDL).

Les pourparlers entre le gouvernement libanais et le FMI ont été suspendus le 3 juillet à cause d'un différend entre les politiciens et l'organe central, la BDL. L'institution de Bretton Woods a exigé des réformes du système financier pour la validation d'un premier prêt de sauvetage de 10 milliards de dollars afin de maintenir à flot l'économie. Notons qu'au mois de mars 2020, le Liban a manqué pour la première fois à sa dette extérieure.

Jusqu'où s'étend la faillite d'État ?

En sus des indicateurs économiques qui ne laissent présager rien de bon, s'ajoutent des coupures d'électricité généralisées pouvant durer jusqu'à 22 heures. Ces pannes font suite à un approvisionnement gravement perturbé en carburant après un retour d'un chargement défectueux. En effet, le carburant importé par la compagnie pétrolière algérienne SONATRACH a été considéré frelaté par la cour d'appel du Mont-Liban qui a émis un mandat d'arrêt pour corruption contre le représentant de l'entreprise au Liban, Tarek Faoual.

De surcroît, la crise économique a rendu difficile le financement de nouvelles livraisons de carburant. L'Organisation Non Gouvernementale Internationale (ONGI), Human Rights Watch, considère que " l'accès à l'électricité est nécessaire pour de nombreux droits humains fondamentaux, y compris le droit à la santé, à la nourriture, à l'information et à un niveau de vie suffisant ".

Considéré auparavant comme " la Suisse du Moyen-Orient ", le Liban souffre d'une économie exsangue et empêtrée par la corruption et les prises d'intérêt illégitimes. Une attitude attentiste et un laisser faire généralisé, à l'instar des économies du Sud, a donné lieu, entre autres, à une économie de troc. Les Libanais se tournent vers les réseaux sociaux pour échanger des biens contre de la nourriture en adoptant le troc comme moyen de survie.

Myriam Ben Yahia

Publié le 10/07/20 14:34

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