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En juin, grâce à l'opération de Kumulus, la Tunisie a fait une entrée inattendue dans le top 3 des pays de la région MENA ayant levé le plus de fonds pour leurs startups.
En juin 2025, les levées de fonds des startups dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ont fortement chuté, atteignant à peine 52 millions de dollars répartis sur 37 transactions.
Ce niveau historiquement bas marque un recul de 82 % par rapport au mois précédent, et de 55 % sur un an, selon les données publiées par la plateforme spécialisée Wamda.
Ce ralentissement a été encore accentué par le fait que 40 % de ce capital provenait d'instruments de dette. " Cela traduit une attitude de plus en plus prudente des investisseurs, dans un climat mondial toujours marqué par l'incertitude macroéconomique ", commente Wamda.
De manière inattendue, la Tunisie s'est hissée à la troisième place du classement régional en juin, portée par la levée de fonds de 3,5 millions de dollars de la startup Kumulus, spécialisée dans la production d'eau potable à partir de l'air. Ce financement d'amorçage exceptionnel a suffi à faire passer la Tunisie devant l'Arabie saoudite où six startups ont levé 3 millions de dollars au total en juin.
En tête du classement, les Émirats arabes unis ont repris leur rang de premier marché de la région avec 13 levées de fonds totalisant 37 millions de dollars, soit plus de 70 % du montant total levé en juin. L'Égypte, elle, recule à la deuxième place, avec 6,2 millions de dollars mobilisés à travers six transactions.
Derrière, le Liban affiche 2 millions de dollars levés via deux opérations, suivi de l'Algérie avec 100.000 dollars sur une seule transaction. Le Qatar a totalisé 255.000 dollars sur quatre deals, et la Jordanie, 158.000 dollars, également sur quatre transactions.
En termes de secteurs, la fintech reste largement dominante, attirant 74 % du total des capitaux investis à travers dix transactions. Les technologies propres arrivent en deuxième position, portées uniquement par le financement de Kumulus, tandis que le secteur Web3 a levé 2 millions de dollars lors de deux tours de table.
Hors financements par emprunt, la grande partie des fonds a été allouée aux entreprises en phase de démarrage. Les start-ups en phase d'amorçage ont ainsi attiré 10,6 millions de dollars répartis sur 11 transactions, suivies par celles en phase de pré-amorçage qui ont levé 5 millions de dollars lors de huit opérations.
Sur le plan des modèles commerciaux, les start-ups B2B (business-to-business) ont reçu 78 % du financement total, répartis sur 21 transactions. Les modèles hybrides B2B2C suivent, avec 9,7 millions de dollars levés en cinq opérations, tandis que les start-ups purement B2C ont récolté moins de 1,5 million de dollars sur huit tours de table.
En juin, seulement six startups dirigées par des femmes ont levé 223 200 dollars, tandis que 27 équipes exclusivement masculines ont récolté 28 millions de dollars. Les équipes fondatrices mixtes ont quant à elles eu un impact significatif, en collectant 45 % du capital total, mais sur seulement quatre transactions.
Wamda souligne que, malgré des chiffres qui peuvent sembler encourageants, cette réalité met en lumière la rareté des équipes mixtes ou féminines atteignant la phase de levée de fonds, un point faible dans l'écosystème startup de la région MENA.
Pour conclure, Wamda rappelle que les chiffres de juin représentent l'une des baisses de financement les plus importantes du premier semestre 2025. Cela pourrait aussi refléter un recalibrage plus large du paysage des startups dans la région, influencé par la saison estivale, les ajustements de valorisation et le resserrement des liquidités à l'échelle mondiale.
Jihen Mkehli
Publié le 11/07/25 08:57
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