Alors que l'Europe accuse un certain retard dans le domaine de l'intelligence artificielle, elle déploie un plan ambitieux pour rattraper son retard et sécuriser sa souveraineté numérique.
La Commission européenne a récemment dévoilé un grand projet visant à investir près d'un milliard d'euros pour favoriser l'adoption de l'intelligence artificielle (IA) dans les secteurs publics et soutenir les industries dans son intégration opérationnelle.
Baptisée " Application de l'intelligence artificielle ", cette stratégie repose sur une approche " IA d'abord ", avec pour objectif la création de centres de tests avancés utilisant des technologies intelligentes, notamment dans le secteur de la santé. Elle prévoit également le développement de modèles et de systèmes adaptés aux secteurs industriel, environnemental et pharmaceutique.
Cela s'inscrit globalement dans une stratégie de transformation numérique à l'échelle européenne, visant à stimuler l'innovation et à rendre les solutions technologiques plus efficaces et plus intelligentes.
Elle met l'accent sur des domaines stratégiques tels que la robotique, l'énergie, la santé et l'industrie automobile, tout en garantissant une utilisation sûre et responsable de l'IA, conformément aux standards éthiques et réglementaires de l'Union européenne.
Une Europe résolue à combler son retard technologique
En matière d'intelligence artificielle, l'Europe reste derrière les États-Unis et la Chine, un retard que le continent entend combler rapidement. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a souligné que l'avenir de l'IA doit se construire en Europe, rappelant que cette technologie permet de concevoir des solutions plus intelligentes, plus rapides et plus rentables.
Selon elle, l'adoption généralisée de l'IA constitue une étape clé pour accélérer la transformation numérique de l'Union, et le principe " AI First " vise à donner la priorité à la sécurité et à l'éthique dans son utilisation.
Cette ambition européenne s'est concrétisée lors du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, tenu à Paris en février 2025, où l'UE a annoncé le lancement de l'initiative InvestAI, visant à mobiliser près de 200 milliards d'euros pour le développement de l'IA sur le continent.
L'UE souhaite ainsi réduire sa dépendance vis-à-vis des technologies étrangères, en particulier celles venant des États-Unis et de la Chine, et renforcer sa souveraineté numérique tout en soutenant l'innovation technologique dans ses États membres. Selon les dernières estimations, les investissements combinés publics et privés dans l'IA pourraient atteindre 20 milliards d'euros par an d'ici 2030.
Jihen Mkehli
Publié le 10/10/25 13:54