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Dirigeant accompli avec plus de 10 ans d'expérience dans la gestion et le développement d'entreprises de premier plan, Hamed Bougamra est aujourd'hui le Directeur Général du Groupe Cellcom.
Après des études en Allemagne, M. Bougamra a occupé auparavant le poste de Managing Director de marques internationales comme Procter & Gamble, Johnson & Johnson, et Duracell en Tunisie.
Grâce à une gestion financière rigoureuse et une vision stratégique, il a assuré une croissance rentable et durable pour les entreprises qu'il a dirigées, particulièrement en situations de crise. Polyglotte et stratège, il est salué pour son leadership inspirant, transformant les défis en véritables opportunités de croissance.
Après un retour à l'équilibre en 2023, la société a connu une forte hausse de ses revenus au premier semestre de l'année en cours. Qu'est-ce qui a changé aujourd'hui dans la stratégie commerciale de la société ?
Ce que nous avons fait ne s'est pas limité à l'aspect commercial. Pour réaliser ce chiffre d'affaires de 33 millions de dinars, il a fallu trouver des ressources et financer nos stocks. Nous avons donc travaillé à la fois sur le volet financier et commercial.
Nous sommes persuadés qu'il est important d'être vigilant, car le contexte économique général et les défis que nous rencontrons ne favorisent pas notre évolution. Ainsi, nous tentons de résoudre ces problèmes tout en restant réactifs et prudents. Pour ce faire, nous avons misé sur des partenaires stratégiques, comme Ooredoo et Orange, l'un de nos plus grands clients, et le e-commerce ce qui nous a permis d'optimiser notre canal de distribution.
Stratégiquement, nous avons choisi de nous concentrer sur les opérateurs téléphoniques comme canal de distribution, car ils sont solvables et constituent des partenaires fiables. En plus, nous sommes également le distributeur pour ces opérateurs. Ainsi, CELLCOM est le distributeur officiel de Tunisie Telecom, un partenaire stratégique avec lequel nous avons de nouveaux projets à développer.
Nous avons également optimisé notre canal de distribution en nous focalisant sur des partenaires fiables et solvables dans le secteur de l'e-commerce. Historiquement, nous avons cumulé des millions de dinars de créances non recouvrées sur plusieurs années, ce qui nous a incités à être prudents dans notre sélection de clients et à développer les clients viables.
Avec cette approche et une restructuration de l'équipe commerciale, nous avons revu les motivations et les incitations. Désormais, la rémunération est basée non seulement sur le chiffre d'affaires mais aussi sur la qualité des ventes et le recouvrement des créances.
Nous avons ainsi travaillé sur l'encadrement du personnel en cherchant des moyens de les former et de les soutenir individuellement. Malgré le manque de temps et d'énergie, nous avons réussi à amorcer un décollage du chiffre d'affaires.
Nous avons également négocié de meilleures conditions avec nos fournisseurs en leur proposant des accords qui bénéficiaient à toutes les parties. Après quelques mois de négociations, cela a porté ses fruits en termes de trésorerie.
En dépit de la hausse notable du chiffre d'affaires, pourquoi le résultat net, bien qu'il soit positif, reste toujours faible ?
Bien que les défis soient en train d'être surmontés graduellement, nous traversons une phase transitoire avec un héritage qui présente certaines difficultés avec des décisions qui n'ont, peut-être, pas été bien calculées. Un nettoyage s'est imposé et a été amorcé. Actuellement, nous essayons d'atteindre un résultat positif tout en gardant en tête la nécessité de rectifier les problèmes existants.
Pour 2024, nous envisageons de doubler notre bénéfice net réalisé au premier semestre. Nous espérons qu'à la fin de l'année, ce résultat sera encore plus élevé, car nous avons déjà commencé à nettoyer la situation financière au premier semestre.
Pour que nous puissions vraiment décoller, nous devons repartir sur des bases solides. Même si j'ai un stock obsolète, je ne peux pas conserver des pertes. En effet, dans le secteur de la technologie téléphonique, tous les neuf mois une nouvelle version sort. Cela pose un problème, car les produits perdent rapidement de la valeur si nous ne sommes pas vigilants.
C'est pourquoi nous avons mis en place des systèmes de suivi rigoureux pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. Je suis convaincu que le résultat pour fin 2024 sera bien meilleur que celui de 2023, et pour 2025, nous prévoyons encore plus d'améliorations.
Comment positionner les taux de marge brute par rapport à des sociétés similaires à CELLCOM ?
Dans le secteur dans lequel CELLCOM évolue, à savoir la téléphonie et la recharge téléphonique, nos marges se situent dans la moyenne du marché, pour ne pas dire parmi les meilleures marges brutes du secteur.
Cependant, ce qui manque à CELLCOM et sur lequel nous travaillons, c'est la diversification de notre portefeuille à travers l'intégration de nouveaux produits à forte valeur ajoutée. Sinon, par rapport à plusieurs sociétés similaires à CELLCOM, nous affichons de bonnes marges.
Et en ce qui concerne la part de marché ?
Nous avons eu une très belle surprise depuis le deuxième semestre. Après le renversement de tendance, la marque Infinix dont nous sommes le distributeur officiel depuis 2018, est devenue leader sur le marché tunisien, en se positionnant avant Samsung.
Depuis janvier 2024, nous avons vendu 140 000 unités contre 126 000 unités pour Samsung. Ainsi, nous sommes le leader du marché avec une part de marché de 24 % tandis que les 26 autres marques se partagent le reste.
Quelles sont vos prévisions pour 2024 et 2025 ? Quelles stratégies envisagez-vous pour cette période ?
En général, quand je fais des promesses je dois les tenir. La première promesse que nous avons faite envers l'actionnaire de référence est que CELLCOM doit réussir. Il nous a fait confiance pour que la société réussisse à surmonter la situation difficile.
En 2024, nous devrons réaliser un résultat positif, sans mauvaises surprises. Nous sommes sur la bonne voie, et le résultat sera là. Pour 2025, il y aura beaucoup de potentiel, tant avec nos partenaires historiques qu'avec de nouveaux partenaires. Nous sommes en train d'étudier de nouveaux projets pour diversifier nos produits à valeur ajoutée.
Nous avons de nouveaux partenaires et allons commencer de nouvelles aventures. Nous étudions également des projets avec nos anciens partenaires pour pouvoir les lancer fin 2024 ou début 2025. C'est juste le début pour que CELLCOM devienne très rentable dans l'avenir.
Faut-il espérer un retour des dividendes à partir de 2026 ?
Aujourd'hui, comme nous en avons parlé, nous devons poursuivre nos actions de nettoyage. Concernant les dividendes, encore une fois, pour faire des promesses, je dois avoir quelque chose de concret pour pouvoir les réaliser.
Je comprends que les actionnaires ont raison d'espérer des dividendes. Actuellement, nous nous engageons dans un travail rigoureux. Nous faisons de notre mieux pour faire augmenter la valeur de l'action qui a déjà plus que doublé en peu de temps. Nous essayons ainsi de la ramener à son niveau le plus élevé historiquement, ce qui est une priorité pour nous.
Pour maintenir la valeur de l'action et obtenir des dividendes durables, il nous faut des fonds plus importants pour réaliser des projets de plus grande envergure et offrir des dividendes plus conséquents. C'est ce que nous faisons pour accroître la valeur de l'action et par conséquent son rendement en dividendes.
Publié le 26/09/24 10:58
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