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Bourse de Tunis : Les sociétés exportatrices face à la dévaluation du dinar

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
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L'intermédiaire en Bourse Amen Invest vient de publier une analyse consacrée à l'impact de la dévaluation du dinar sur les sociétés cotées exportatrices. Celles-ci, estiment les analystes d'Amen Invest, présentent encore un potentiel de croissance important.

En 2018, les sociétés exportatrices cotées à la Bourse de Tunis ont fait preuve de résilience et ont continué à faire de la croissance. Cette croissance est tirée principalement par une demande des marchés extérieurs ainsi que d'un niveau de prix concurrentiel conséquence de la dépréciation du dinar.

La dévaluation du dinar a donc globalement produit les effets attendus sur leurs revenus, là où les coûts de production ne sont pas ou sont peu affectés par ce phénomène. La croissance maintenue ces dernières années ne peut seulement s'expliquer par la variation favorable du taux de change, mais, résulte en majeure partie, de la capacité de ces entreprises à maintenir, voire augmenter leurs parts de marché grâce à la compétitivité de leurs produits, également sur le plan qualité.

Présentation du secteur

Les exportations tunisiennes ont totalisé 40.986 MD durant l'année 2018, en progression de 19,1% par rapport à 2017 (34.426 MD). Les plus fortes progressions concernent les exportations du secteur de l'agriculture et les industries agro-alimentaires avec un taux de 42,2%, et ce par rapport à l'année précédente.

La croissance des exportations des produits agricoles s'explique en grande partie par l'augmentation des ventes d'olives (2,125 milliards de dinars contre 1 milliard de dinars) et des dattes (744,1 millions de dinars contre 557,6 millions de dinars). En revanche, les exportations ont baissé au niveau des secteurs des mines, phosphates et dérivés de l'ordre de 13,9% et de l'énergie de 13,5%.

Dans les détails, soulignons que cette performance positive provient principalement de la bonne tenue de l'ensemble des secteurs comme les exportations du secteur industriel qui sont passées de 31.083 MD durant l'année 2017 à 36.994 MD en 2018 enregistrant ainsi une augmentation de 19%.

Les exportations du secteur des industries agroalimentaires ont atteint 3.840 MD, contre 2.489 MD en 2017, soit une progression de 54.3%. Egalement, les exportations du secteur des industries des matériaux de constructions de la céramique et du verre ont augmenté, passant de 493,4 MD à 654,1 MD au cours de l'année 2018 (+32,6%).

De même, les exportations du secteur des industries mécaniques et électriques ont augmenté de 14,1% passant de 15.954 MD à 18.196 MD durant l'année 2018. Pour leur part, les exportations du secteur des industries chimiques ont totalisé 2.523 MD enregistrant un accroissement de 9,9% sur une année.

De leur côté, les expéditions du secteur des industries du textile et de l'habillement se sont établit à 7.396 MD contre 6.280 MD durant l'année 2017, soit une hausse de 17,8%. La même tendance haussière a marqué le secteur des industries du cuir et de la chaussure dont les exportations se sont accrues de 22,7% sur une année à 1.575 MD à fin 2018.

Les exportations du secteur des industries diverses se sont bien comportées au terme de l'année 2018, avec un bond de 22,8% et un chiffre d'affaires de 2.807 MD contre 2.285 MD durant l'année 2017.

Situation du dinar tunisien face à l'euro et dollar

Le dinar a poursuivi sa chute tout au long de l'année 2018 terminant sur une baisse historique face à l'euro et au dollar, en raison des aspects macro-économiques résultant d'un arbitrage et d'un choix arrêté par la BCT de ne plus intervenir d'une manière excessive pour soutenir le dinar.

Au 31/12/2018, le dollar s'est échangé contre 2,99 dinars tunisiens et l'euro contre 3,42 dinars ce qui correspond à glissement annuel moyen de 22% par rapport au dollar et 15% face à l'euro. L'inflation des prix au cours de cette période a été de 7,5% en moyenne par an. La dépréciation est encore plus préoccupante si l'on remonte à 2001, c'est-à-dire au moment de l'introduction de l'euro : nous sommes passés en effet de 1,1 dinars courant pour 1 euro à 3,42 dinars aujourd'hui, soit une dépréciation de plus de 68% en 17 ans.

La dépréciation du dinar tunisien est due aussi à la nature de notre régime de change et de l'importance de nos échanges avec l'UE et surtout à la dégradation de nos fondamentaux économiques : Nous fonctionnons dans le cadre d'un « régime de change d'arrimage souple » (intermédiaire), la valeur du dinar exprimée en devises, varie par rapport à la monnaie d'ancrage, le dollar, dans une fourchette prédéfinie par nos autorités monétaires.

La Banque centrale intervient pour maintenir la valeur du dinar dans les limites autorisées. En clair, une appréciation du dollar par rapport à l'euro pourrait se traduire par l'appréciation de notre monnaie par rapport à celle de l'UE.

Cependant, vu l'intensité de nos échanges avec l'UE et nos besoins sans cesse croissant en cette devises, d'une part, et la dégradation du solde de notre balance des transactions courantes, d'autre part, le dinar s'est déprécié par rapport à l'euro.

Les réserves de changes toujours sous pression continue suite au déficit structurel de la balance courante, s'établissent à 13.314 millions de dinars au 31/12/2018, et ne couvrent que 81 jours d'importations. Les autorités tunisiennes continuent à croire que la dépréciation du dinar est de nature à stimuler la compétitivité-prix de nos exportations et par même à limiter nos importations.

En général, les travaux des économistes sur les effets de la baisse des taux de change sur les soldes des balances commerciales ont montré que ces effets sont variables dans le temps selon la qualité du tissu industriel.

Sociétés exportatrices cotées de la bourse

Dans ce contexte, les analystes d'Amen Invest ont jugé opportun de voir l'impact de la dépréciation du dinar sur les performances des entreprises exportatrices cotées en bourse. Ils ont donc retenu un échantillon composé de six sociétés cotées appartenant à des secteurs d'activité différentes et dont la part la plus importante des revenus provient de l'export.

Pour connaître l'impact sur les six sociétés cotées, téléchargez l'analyse complète.

Publié le 21/05/19 09:32

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