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UNIWAX a-t-il été réellement vendu ?

ISIN : CI0000000337 - Ticker : UNXC.ci
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Uniwax a-t-il réellement changé de mains ? A la mi-janvier, Afreximbank avait conclu une convention avec MIA Inc. portant sur un prêt de 190 millions de dollars, soit environ 112 milliards FCFA, présentée comme devant servir à financer l'opération d'acquisition du groupe Vlisco (maison mère de la société de textile Uniwax) basé à Helmond aux Pays-Bas.

Un investissement aussi lourd n'a pas manqué de susciter de nombreuses interrogations d'analystes quant à la capacité du groupe Vlisco à générer suffisamment de ressources pour permettre au potentiel acquéreur d'honorer dans les délais ses obligations auprès de la banque panafricaine.

 Pour en savoir un peu sur cette affaire, Sika Finance a approché Jean Louis Menudier, le directeur général d'Uniwax, qui a confié qu'aucun deal n'avait encore été conclu. Une affirmation qui sonne en écho de celle de David Suddens, le patron groupe hollandais : " Vlisco est de temps en temps approché. Nous savons qu'une annonce a été faite et nous la considérons comme une forme d'intérêt. Pour le moment, il est encore trop prématuré de dire si cet intérêt ira plus loin ", déclarait-t-il le 21 janvier dernier, cité par le média néerlandais ed.nl.

Il s'agit donc à priori d'un appel du pied de MIA Inc., qui prend le relais d'une liste de prétendants qui ne sont pas encore parvenus à convaincre les actionnaires du groupe Vlisco à la tête d'un empire qui règne sur le marché du pagne en Afrique de l'ouest.

Toutefois, l'optimisme affiché par MIA Inc tiendrait dans son offre de 190 millions $ qui serait particulièrement alléchante pour le propriétaire de Vlisco, le gestionnaire de fonds britannique Actis, même si la proposition semble trop ambitieuse d'après certaines sources.

Vlisco en option vente

Actis, avait acquis 100% du capital de Vlisco auprès de Gamma Holding  en 2010 pour une enveloppe de 118 millions d'euros. Une acquisition qui semble n'avoir pas produit les effets escomptés, de sorte que le capital-investisseur avait envisagé de se retirer du capital en 2014, puis en 2018 alors que Vlisco cumulait des pertes estimées à plusieurs millions d'euros (une perte de 1 million d'euros pour l'exercice 2018). En cause, des ventes qui n'augmentent pas suffisamment en Afrique de l'ouest, premier marché du groupe et de ses autres marques Uniwax et Woodin.

Voir aussi - Côte d'Ivoire/BRVM : Un nouveau propriétaire à la tête d'UNIWAX

Actis était revenu sur son option de vente du groupe, initialement prévue en 2018, convaincu par le management de bonnes perspectives qui devaient permettre de réaliser une sortie à un bien meilleur prix de cession.

Rappelons que le groupe avait alors subi un plan de redressement sanctionné par des centaines de suppression d'emplois avant 2018. Il faut dire que le groupe a fait l'option d'investissements lourds au niveau de ses filiales. C'est le cas d'Uniwax, sa vitrine africaine, qui enregistre des performances timides depuis 2015, même après la mise en route de son nouvel outil de production.

C'est sûrement ce contexte qui aiguise l'appétit des candidats à la reprise du groupe hollandais qui n'ont jusque-là pas encore réussi à avoir les faveurs ni d'Actis, ni du management. Interrogé en juillet 2018 par nos confères néerlandais  sur les options de rachat, David Suddens confiait : " il existe trois options: rachat par un concurrent, par un autre fonds d'investissement ou via la bourse. Je ne veux pas nécessairement être à nouveau entre les mains d'un fonds d'investissement, car un nouveau propriétaire arrivera au bout de cinq ans. La bourse semble être intéressante. Mais, il y a ici un risque d'instabilité dont il faut tenir compte. Nous recherchons la meilleure option pour le mieux à long terme ".

MIA, un OVNI ?

Vous avez dit MIA ? Tout ce que l'on sait de ce groupe est qu'il appartient ou est en lien avec Kodjo Annan, le fils de l'ancien secrétaire général des Nations Unies. A part cette information, nos recherches n'ont pas pu permettre de trouver plus de détails.

Des sources estiment que MIA pourrait représenter des intérêts non encore dévoilés (des fonds d'investissement ?), mais suffisamment crédibles pour obtenir le financement d'Afreximbank.

La banque panafricaine d'import-export a présenté ce prêt comme faisant partie de son programme de soutien aux industries créatives du continent africain, l'idée étant in fine de doper les échanges à l'intérieur du continent.

D'après des analystes consultés par Sika Finance, l'offre de MIA reste audacieuse. " Pour un groupe qui peine à dégager du profit, la question est de savoir comment est-ce que MIA arrivera à rembourser ce prêt surtout si la maturité était de 10 ans comme généralement pour ce type d'opération " a commenté une source.

Notons tout de même qu'en dépit du fait que les profits ne sont pas encore au-rendez-vous, Vlisco enregistre une croissance de ses ventes. D'un chiffre d'affaires de 168,3 millions d'euros en 2009, le groupe revendiquait près de 232 millions d'euros fin 2018, soit une progression 38% sur une période de 10 ans.

Pour rappel, le groupe hollandais est propriétaire de Frageci, une société de droit ivoirien qui contrôle 70,5% d'Uniwax, en plus de détenir directement un peu moins de 1% du capital de cette dernière.

Fondé en 1846, le groupe exploite 4 marques, à savoir Vlisco, Woodin, Uniwax et GTP, et dispose de site de production, outre aux Pays-Bas, en Côte d'Ivoire et au Ghana notamment.

Publié le 04/02/20 21:02

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