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Par Moez HADIDANE
TERA FINANCES/TERA TRAINING
En 2024, la Tunisie a enregistré des exportations s'élevant à 62,1 milliards de dinars, tandis que ses importations ont atteint 81 milliards de dinars, générant ainsi un déficit commercial de 18,9 milliards de dinars.
Sur les cinq dernières années, les exportations sous régime off-shore ont représenté 71,1%, tandis que celles sous régime résident n'ont constitué que 28,9%. Cette tendance se poursuit en 2025, avec un ratio de 70% pour le régime off-shore contre 30% pour le régime résident au premier trimestre. En revanche, les importations sous régime résident ont représenté 68% du total en 2024, contre 32% pour le régime off-shore.
Le déficit commercial de 18,9 milliards de dinars en 2024 est principalement dû à un solde négatif du régime résident de 37,2 milliards de dinars, alors que le régime off-shore affiche un excédent de 18,3 milliards de dinars.
Les secteurs contribuant à ce déficit résidentiel comprennent principalement les industries mécaniques et électriques (IME) avec un déficit de 16,7 milliards de dinars, suivi par le secteur énergétique (10,9 milliards de dinars), les industries textiles et habillement (1,1 milliard de dinars) et les industries agro-alimentaires (1 milliard de dinars).
À l'inverse, les secteurs off-shore génèrent principalement des excédents dans les industries mécaniques et électriques (13,6 milliards de dinars), ainsi que dans les textiles, habillements et cuirs (3,9 milliards de dinars).
Ces excédents proviennent majoritairement des produits de consommation et des équipements. Le secteur des mines et phosphates présente un excédent marginal de 0,7 milliard de dinars sous régime résident, mais reste dans une dynamique positive.
Le premier trimestre de 2025 a enregistré un creusement du déficit commercial, atteignant 5,1 milliards de dinars, avec une augmentation du déficit du régime résident à 9,6 milliards de dinars et une contraction de l'excédent off-shore à 4,5 milliards de dinars. Le déficit du régime résident se compose essentiellement des déficits dans les produits d'équipements (12,2 milliards de dinars), les produits intermédiaires (10,93 milliards de dinars) et l'énergie (10,87 milliards de dinars).
De son côté, l'excédent off-shore provient principalement des produits de consommation et des produits d'équipements, mais reste en baisse par rapport aux années précédentes.
Un facteur clé dans cette évolution est le ralentissement des investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie, particulièrement depuis 2011. Ce ralentissement s'est manifesté par une délocalisation de certaines entreprises européennes vers d'autres destinations, ainsi qu'un tarissement des nouveaux IDE, en particulier dans des secteurs stratégiques tels que l'énergie, l'automobile, l'industrie textile, l'immobilier et la grande distribution.
La part des IDE dans la formation brute de capital fixe (FBCF) s'est stabilisée à moins de 10% depuis 2020. Parallèlement, le taux d'investissement (FBCF/PIB) a suivi une tendance baissière, passant de 24,6% en 2010 à 16,1% en 2024. En conséquence, la part des IDE dans le PIB a chuté à une moyenne de 1,5% depuis 2020, contre plus de 2% avant cette date.
Cette dynamique de baisse des IDE, couplée à un déficit commercial persistant, souligne l'importance d'une relance des investissements étrangers pour améliorer la balance.
Publié le 28/04/25 09:35
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