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Une croissance faible, un marché du travail bloqué et une santé publique fragile… autant de facteurs qui maintiennent l'économie britannique fragilisée, malgré ses atouts traditionnels.
L'économie britannique traverse une période particulièrement difficile, confrontée à des défis sans précédent depuis des décennies, selon le gouverneur de la Banque d'Angleterre.
En termes concrets, la croissance peine à décoller, atteignant seulement 0,3 % au deuxième trimestre, tandis que l'inflation a grimpé à 3,8% en juillet, son niveau le plus élevé depuis janvier 2024.
La dette publique a franchi la barre des 3.900 milliards de dollars, soit plus que la taille totale de l'économie. Sur le plan social, 14,3 millions de Britanniques vivent sous le seuil de pauvreté, soit un cinquième de la population.
Les entreprises sont également touchées. Plus de 100.000 faillites ont été enregistrées au cours des cinq dernières années, tandis que 150 sociétés cotées ont quitté la Bourse de Londres depuis début 2024.
Par ailleurs, les coûts liés à la santé et à la santé mentale des jeunes travailleurs sont estimés à 445 milliards de dollars par an.
Les racines de la crise : un marché du travail en panne
Les économistes s'accordent à dire que les difficultés actuelles du Royaume-Uni ne sont pas nouvelles. Elles découlent plutôt de la structure particulière de l'économie britannique, historiquement liée à son héritage colonial et à sa capacité à transformer son poids politique en influence économique. Depuis le Brexit et le recul du rôle mondial du Royaume-Uni, cette équation s'est fragilisée.
Et c'est surtout le marché du travail qui présente une grande fragilité. En effet, le taux de chômage reste modéré, à 4,9 %, mais près de 21 % des Britanniques âgés de 16 à 64 ans sont économiquement inactifs, soit environ 15 millions de personnes qui ne travaillent pas et ne cherchent pas d'emploi. Cette population représente une charge importante pour l'État, consommant services et aides sociales sans générer de productivité correspondante.
La situation est particulièrement critique chez les jeunes. La participation au marché du travail des 18-34 ans a fortement chuté, tandis que les arrêts maladie et les maladies chroniques (diabète, hypertension, troubles neurologiques et santé mentale) explosent. Selon les dernières données, environ 28 millions de Britanniques vivent avec des douleurs chroniques, et 4,6 millions sont diabétiques ou pré-diabétiques.
Enfin, le Royaume-Uni fait face à un retrait progressif des richesses et des talents. La fuite des millionnaires, qui a suivi le Brexit, s'ajoute à la perte de capital humain, près de 47.000 millionnaires ont quitté le pays depuis 2016, soit une moyenne de 14 par jour, ce qui fragilise davantage l'attractivité du pays pour les investissements et l'innovation.
Jihen Mkehli
Publié le 01/09/25 08:06
