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Alors que les tensions commerciales avec les États-Unis s'aggravent, le Japon joue la prudence, en choisissant la négociation pour consolider ses exportations.
Le Japon a enregistré un excédent commercial de 63 milliards de dollars avec les États-Unis, selon les données du ministère japonais des Finances, pour l'exercice fiscal clos le 31 mars 2025.
Si Tokyo est un partenaire stratégique et un investisseur majeur aux États-Unis, créant à lui seul des centaines de milliers d'emplois, cette situation ne plaît pas à l'administration américaine, qui dénonce le déséquilibre des échanges commerciaux.
Ces chiffres interviennent alors qu'une délégation japonaise s'apprête à entamer à Washington une nouvelle série de négociations concernant les tarifs douaniers imposés par les États-Unis.
Notons, par ailleurs, que la balance commerciale du Japon a enregistré un déficit de 37 milliards de dollars, marquant ainsi la quatrième année consécutive dans le rouge.
Ce déficit est en grande partie dû à la facture énergétique, alourdie par la hausse des importations de carburants, et à la dépréciation du yen, combinées à une demande extérieure inégale.
Le Japon pris dans le jeu des tarifs américains
Les exportations japonaises ont continué de progresser, tirées par la demande américaine. Le mois dernier, elles ont enregistré une hausse de 3 % vers les États-Unis et de 5,5 % vers l'ensemble du continent asiatique.
Si les envois vers la Chine ont légèrement reculé, ceux à destination de Hong Kong, Taïwan et la Corée du Sud ont nettement augmenté, un déséquilibre apparaît clairement.
Pour contextualiser, le 2 avril, Donald Trump a menacé d'imposer un tarif de 24 % sur les importations japonaises, dans une offensive douanière touchant des dizaines de pays.
Contrairement à la Chine, qui a immédiatement répliqué, le Japon a choisi de ne pas engager de contre-mesures, misant sur la négociation. Une délégation japonaise s'est d'ailleurs rendue à Washington dans l'espoir d'apaiser les tensions.
Face à l'inquiétude des marchés, la Maison Blanche a finalement assoupli sa position, suspendant l'application de ces mesures pendant 90 jours.
À la place, un tarif global de 10 % a été instauré, accompagné de droits additionnels de 25 % sur l'acier, l'aluminium et les automobiles importés y compris ceux en provenance du Japon.
Jihen Mkehli
Publié le 17/04/25 11:31
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