Le groupe qatari Al Rayyan envisage d'investir dans un mégaprojet agricole en Algérie

Afin de réduire sa dépendance alimentaire, l'Algérie ouvre grand ses portes aux investisseurs étrangers, notamment intéressés par le potentiel du Sud.

Le Maghreb regorge de terres agricoles inexploitées, et les investisseurs du Golfe l'ont bien compris. Le Qatar, en particulier, y voit une opportunité stratégique pour étendre ses projets agro-industriels et renforcer ses capacités en matière de sécurité alimentaire.

C'est dans ce cadre qu'une délégation qatarie du groupe Al Rayyan Agricultural Company a effectué une visite en Algérie. Reçue par le directeur général de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI), la délégation a exprimé un intérêt concret pour développer un vaste projet agricole dans le pays.

Bien que l'emplacement exacte du projet n'ait pas été précisé, plusieurs éléments laissent penser à une implantation dans les régions sahariennes, réputées pour leurs terres vastes et leur potentiel inexploité.

L'idée affichée des responsables de la société est de transformer ces terres inexploitées en pôles agricoles modernes, en s'appuyant sur l'expertise technique du Qatar et les ambitions agricoles de l'Algérie, et en intégrant des technologies modernes adaptées aux conditions arides.

Le Sud algérien, un nouvel eldorado agricole pour les investisseurs

Le Sud algérien, longtemps perçu comme une terre aride et inhospitalière, est en train de se transformer en un véritable pôle d'attraction pour les investisseurs étrangers, notamment dans le secteur agricole.

Le gouvernement algérien a mis en place une série de mesures incitatives pour attirer les investissements dans le Sud. Parmi celles-ci, la création de l'Office de développement de l'agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) a permis de transférer environ 450 000 hectares de terres à des investisseurs, facilitant ainsi la mise en valeur de vastes périmètres agricoles .

Des infrastructures de stockage sont en cours de réalisation, avec la construction de 350 centres de proximité et de 30 silos de grande capacité, dont plusieurs sont situés dans les wilayas du Sud.

Ces efforts ont déjà porté leurs fruits, avec l'implantation de plusieurs projets agricoles. Outre le projet Baladna, d'autres initiatives voient le jour, telles que le partenariat avec la société italienne Bonifiche Ferraresi pour la production de céréales et de légumineuses sur 36 000 hectares à Timimoun .

Des projets similaires sont également en cours avec des partenaires saoudiens et chinois, visant la production de betterave sucrière, de céréales et l'élevage de bétail .

En misant sur le développement agricole dans ces régions, l'Algérie cherche à valoriser ses ressources naturelles, à créer des emplois et à réduire sa dépendance aux importations alimentaires.

Jihen Mkehli

Publié le 30/05/25 09:38