COURS | GRAPHIQUES | ACTUS | ANALYSE ET CONSEILS | HISTORIQUES | FORUM |
Intitulé en anglais Finance and Prosperity 2024, la Banque mondiale a publié son premier rapport d'une future série annuelle conçue pour analyser les évolutions et les vulnérabilités du secteur financier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Cette édition approfondit deux sujets : le lien entre banques et dettes souveraines, et l'enjeu climatique pour le secteur bancaire. En effet, le rapport souligne que plusieurs secteurs financiers au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont confrontés à des risques élevés en raison du lien étroit entre la dette souveraine et les banques.
Ces risques, précise le document, ont déjà conduit à une grave crise au Liban en 2019, où plus de 70 % des actifs des banques libanaises sont constitués de titres défaillants de la banque centrale et d'obligations souveraines, les actifs restants étant constitués de prêts fortement dépréciés.
Le rapport indique que la Tunisie et l'Égypte présentent également des risques élevés en raison des importantes expositions du secteur bancaire aux gouvernements et aux entreprises d'État non financières, ainsi que d'une perspective macroéconomique difficile.
Bien que les conditions restent stables au Maroc, en Jordanie et dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), une aggravation de la guerre à Gaza pourrait entraîner des turbulences.
À partir de nouvelles données, le rapport met en évidence des divergences dans la résilience et la stabilité des secteurs financiers. Selon l'analyse de 50 pays — ce qui représente 93 % du total des actifs bancaires dans les marchés émergents et les économies en développement (EMDE) —, 30 % des secteurs financiers de ces pays seront exposés à des risques importants dans les douze prochains mois.
En effet, dans la majorité de ces pays, il n'existe pas de cadre politique adapté ni de capacités institutionnelles suffisantes pour relever les défis de la stabilité financière, explique la Banque mondiale.
Le rapport attire également l'attention sur le poids excessif de la dette publique dans les avoirs des banques nationales. C'est là un talon d'Achille pour certaines économies, en particulier celles dont les politiques macroéconomiques sont moins rigoureuses et qui sont en butte à des problèmes de viabilité de leur dette publique.
Ainsi entre 2012 et 2023, l'exposition des banques à la dette publique a augmenté de plus de 35 %.
O.E.O
Publié le 16/09/24 11:17
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.