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Grâce à des investissements étrangers massifs, notamment émiratis, l'Égypte signe sa plus forte croissance trimestrielle du PIB depuis trois ans.
Portée par un vent de réformes et des investissements massifs, l'Égypte a enregistré une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 4,77 % au troisième trimestre de l'exercice 2024-2025, contre 2,2 % sur la même période de l'exercice précédent.
C'est la plus forte progression trimestrielle depuis trois ans, selon les dernières données communiquées par le ministère de la Planification.
Cette hausse s'explique par une série de mesures engagées par le gouvernement en 2024, au cœur desquelles figure la libéralisation du taux de change, une réforme longtemps attendue qui a permis de renforcer la confiance des marchés et d'ouvrir l'accès à des financements internationaux, notamment de la part du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Mais surtout, le mégaprojet de Ras El-Hikma, valorisé à plus de 50 milliards de dollars a stimulé l'investissement public comme privé.
La reprise est confirmée par la montée en puissance du secteur privé, dont la part dans les investissements totaux du pays a dépassé les 50 % à la fin de l'année 2024, dopée par de nouveaux dispositifs d'incitations fiscales et législatives.
Cette reprise économique repose en grande partie sur les secteurs non pétroliers. En effet, le secteur manufacturier a enregistré une croissance notable de 17,7 %, tandis que le tourisme a progressé de plus de 18 %.
Ces résultats ont été réalisés malgré des difficultés importantes. Les recettes générées par le canal de Suez, source majeure de devises pour l'Égypte, ont chuté sous l'effet du ralentissement du trafic maritime mondial.
Le ministère de la Planification a indiqué que la navigation à travers le canal a baissé de 23,1 % durant l'exercice 2024-2025.
Dans ce contexte, plusieurs analystes ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance. Face à l'inflation, à la hausse des taux d'intérêt et à la détérioration du pouvoir d'achat, les perspectives ont été jugées plus fragiles.
Le Fonds monétaire international, quant à lui, table également sur une croissance de 3,8 %, mais insiste sur la nécessité pour l'Égypte d'accélérer certaines réformes structurelles.
Jihen Mkehli
Publié le 02/07/25 09:09
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