La Chine abaisse ses principaux taux à leur plus bas niveau historique

Après une série de mesures qui n'ont pas permis de redynamiser l'économie, la Chine a décidé d'abaisser une nouvelle fois ses taux d'intérêt, désormais à des niveaux historiquement bas.

Comme un dernier effort pour relancer une économie en perte de vitesse, la Banque centrale chinoise a une nouvelle fois abaissé ses principaux taux d'intérêt, les ramenant à des niveaux historiquement bas.

Le taux préférentiel de prêt à un an (LPR), qui sert de référence aux crédits accordés aux entreprises et aux ménages, est passé de 3,1 % à 3 %.

Le LPR à cinq ans, largement utilisé pour les prêts immobiliers, a lui aussi été réduit, de 3,6 % à 3,5 %. Notons ici que ces deux taux avaient déjà été revus à la baisse en octobre dernier, atteignant alors leurs plus bas niveaux depuis leur mise en place en 2019.

Pour la majorité des analystes, ces réductions visent à alléger la charge financière des acteurs économiques. Elles devraient permettre de diminuer les remboursements sur les prêts en cours tout en rendant les nouveaux crédits un peu plus accessibles.

Mais plusieurs s'accordent à dire qu'à ce stade, une simple baisse des taux ne suffira pas à redonner un véritable élan à la demande intérieure ni à inverser la tendance d'un essoufflement économique dur. Et la plupart estime déjà que ces réductions pourraient bien n'être qu'un début.

Le spectre de la déflation plane sur la relance

En pleine guerre commerciale avec les États-Unis, malgré une trêve de 90 jours en cours, la Chine tente de reprendre la main sur une économie qui ralentit. Depuis plusieurs mois, les autorités chinoises activent l'ensemble des outils à leur disposition pour éviter ce ralentissement.

En décembre dernier, le président Xi Jinping et les hauts dirigeants du pays avaient défini les grandes priorités économiques pour 2025. C'est stimuler vigoureusement la consommation intérieure, stabiliser les exportations, et endiguer la crise qui secoue le marché immobilier. Trois chantiers importants pour restaurer la confiance et soutenir la croissance.

Dans ce cadre, la Banque centrale a annoncé début mai une réduction d'un demi-point du taux de réserves obligatoires imposé aux banques, afin de libérer des liquidités et encourager le crédit.

Et les premiers signes sont déjà là. En effet, la production industrielle a progressé de 6,1 % en avril sur un an, selon les données du Bureau national des statistiques (NBS).

Mais le principal défi reste la déflation. Pour le troisième mois consécutif, les prix à la consommation ont reculé, avec une baisse de 0,1 % sur un an en avril.

Jihen Mkehli

Publié le 20/05/25 08:37