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Dans le monde numérique, les droits de l'homme se manifestent différemment, certains pays accordant une priorité à la liberté d'Internet, tandis que d'autres, affectés par les guerres, imposent des restrictions à l'accès et à l'expression en ligne.
L'organisation américaine Freedom House vient de publier son rapport mondial qui mesure le niveau de liberté d'Internet dans chaque pays.
Intitulé “Freedom On The Net 2024 : The Struggle For Trust Online”, ce rapport examine en profondeur les enjeux liés aux droits de l'homme dans l'environnement numérique.
Il couvre 72 pays dans 6 régions (Asie-Pacifique, Eurasie, Europe, Moyen-Orient, Amériques et Afrique) à travers le monde. Les pays ont été choisis pour illustrer les améliorations et les déclinaisons de la liberté sur Internet dans une variété de systèmes politiques.
En Europe, l'Islande a obtenu le meilleur score avec 94, suivie par l'Estonie avec 92, les Pays-Bas avec 83, le Royaume-Uni et l'Allemagne, tous deux à 78, tandis que la France est juste derrière avec un score de 76.
L'Afrique du Sud, seul pays africain considéré comme libre
En Afrique, parmi les 17 pays évalués, seule l'Afrique du Sud, avec un score de 74 sur 100, est considérée comme libre. En effet, Freedom House classe les pays ayant obtenu un score compris entre 70 et 100 comme libres, ceux avec un score de 40 à 69 comme partiellement libres, et ceux ayant moins de 40 comme non libres.
Derrière l'Afrique du Sud, on trouve le Ghana avec un score de 65, suivi du Kenya à 64, de la Zambie à 62, puis de la Tunisie avec un score de 60. Par ailleurs, le Maroc a obtenu un score de 54, la Libye 43, et l'Égypte 28.
Le rapport souligne que la liberté d'Internet est particulièrement restreinte dans les pays touchés par des conflits armés, comme le Soudan, qui figure en bas de la liste avec un score de 28, et l'Éthiopie, avec 27.
Au Moyen-Orient, la liberté d'Internet quasi absente
Dans le monde arabe, et plus particulièrement au Moyen-Orient, la dégradation de la liberté d'Internet s'explique en grande partie par les conflits armés, les tensions politiques et la répression des libertés individuelles.
En effet, tous les scores des pays de la région se situent entre 50 et moins, indiquant qu'ils sont considérés comme partiellement libres ou non libres. En tête de la liste, on trouve le Liban avec un score de 50, suivi de la Jordanie à 47 et de l'Irak à 40.
Viennent ensuite les Émirats Arabes Unis avec seulement 30, Bahreïn à 28, et l'Arabie Saoudite à 25. Enfin, l'Iran affiche un score très bas de seulement 12.
Il est important de noter que les scores les plus bas au monde en matière de liberté d'Internet reviennent à la Chine et au Myanmar, tous deux avec un score de 9.
Le processus de notation
En ce qui concerne la méthodologie du rapport comprend 21 questions et près de 100 sous-questions, regroupées en trois catégories.
La première, Obstacles à l'accès examine les barrières infrastructurelles, économiques et politiques, ainsi que les décisions gouvernementales de couper la connectivité ou de bloquer des technologies, et l'indépendance des organes de régulation.
La deuxième, Limites sur le contenu, analyse les réglementations légales, le filtrage technique, les formes de censure, la diversité de l'information en ligne et l'utilisation d'outils numériques pour la mobilisation citoyenne.
Enfin, la troisième, Violations des droits des utilisateurs, aborde les protections et restrictions sur la liberté d'expression, la surveillance et les conséquences légales et extralégales des discours en ligne.
Jihen Mkehli
Publié le 22/10/24 11:19
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