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Augmentation du taux directeur de la BCT : Quel impact sur la Bourse de Tunis ?

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La bourse de Tunis Ouvre dans 18h7min

 

Dans l'optique de maîtriser une inflation indomptable de 7,7% et suivant les recommandations du FMI, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a relevé de 100 points de base son taux d'intérêt directeur, la fin de la semaine derrière. Comment l'indice principal de la Bourse de Tunis, Tunindex, se comporterait-il suite à cette augmentation ? Et quels sont les secteurs les plus sensibles aux changements des taux d'intérêt ?

Théoriquement, une augmentation des taux d'intérêt aurait un impact direct sur l'économie et par conséquent sur la bourse. Au moment où les taux montent, l'emprunt de l'argent deviendrait plus onéreux ce qui se répercuterait sur l'ensemble de l'économie en limitant le recours aux crédits et en rendant l'épargne plus attractif.

Sur le plan boursier, une augmentation des taux d'intérêt inciterait les investisseurs à se détourner du marché des actions pour se placer sur des produits ayant un meilleur rapport rendement/risque. Ce phénomène toucherait particulièrement les actions des sociétés qui proposent des dividendes élevés.

Ces actions pourraient être assimilables à des obligations en termes de risque et de rendement d'une part, et d'autre part, toucheraient les sociétés lourdement endettées ou qui auraient besoin de s'endetter pour financer leurs activités, et qui, par conséquent, verraient leurs charges financières exploser.

L'histoire de la Bourse de Tunis montre que cette hypothèse pourrait être remise en question. Depuis juillet 2012, il y avait eu 7 augmentations dont 4 de suite en l'espace des 14 derniers mois ce qui n'a pas empêché le Tunindex de gravir de nouveaux sommets.

Suite à chaque annonce d'augmentation du taux d'intérêt directeur, la réaction observée sur le marché était toujours la même. En effet, on observe une première réaction sur le court terme où l'indice cède devant la vague vendeuse. Ce mouvement est relativisé grâce au secteur bancaire et celui des assurances qui résistent et vers lesquels les investisseurs s'orientent.

Une deuxième vague correctrice se produit par la suite, au cours de laquelle certaines actions, devenues alors "bon marché", captent les liquidités fraîchement injectées. Cette dernière vague est annonciatrice du retour des couleurs au Tunindex.

Le secteur bancaire pourrait être positivement influencé par l'augmentation des taux d'intérêt.

Bien que cette dernière impacte la qualité de certains actifs bancaires et ait pour objectif de limiter le recours au crédit, le secteur bancaire pourrait tirer son épingle du jeu grâce à l'augmentation de la marge nette d'intérêt.

En revanche, les difficultés que certaines entreprises auraient à confronter, impacteraient négativement le bilan des banques par une hausse des dettes et des provisions.

A l'instar des banques, pour les sociétés d'assurances, une hausse des taux d'intérêt serait synonyme d'augmentation de profit. En effet, les revenus engrangés de la trésorerie placée dans les instruments à revenus fixes auraient un meilleur rendement.

Cependant, le secteur de l'immobilier subirait âprement cette nième augmentation du taux d'intérêt par un ralentissement du développement de leurs activités, une augmentation du coût de la dette et par la suite la répercussion de ces coûts sur les logements neufs. Par ailleurs, la décision de l'APBTEF de suspendre cette augmentation sur la catégorie des crédits logements serait insuffisante pour inciter les acheteurs réticents à franchir le pas. Le secteur est, décidément, sombre en pleine crise.

En outre, les cours des sociétés qui trimballent un lourd fardeau de dettes tels que Carthage Cement ou Tunisair devraient dévisser à cause de l'augmentation considérable du coût de la dette.

Le Tunindex, dominé par les sociétés du secteur bancaire et de l'assurance, subirait une légère baisse sur le court terme suite à la nouvelle hausse des taux d'intérêt. D'un autre côté, les dernières augmentations des taux par la BCT n'ont pas réussi à fléchir la courbe de l'inflation. Ceci laisserait présager d'autres augmentations les mois prochains étant donnée la hausse des cours de certaines matières premières nécessaires tel que le pétrole ou encore les céréales.

Salah Ayari

Publié le 18/06/18 09:54

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