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Algérie : Le dinar devient la seule monnaie légale pour les paiements électroniques

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Après l'interdiction de toute utilisation des cryptomonnaies, l'Algérie impose désormais l'usage exclusif du dinar pour les paiements électroniques, bannissant toute autre devise du circuit légal.

 

 

La Banque d'Algérie, dans une instruction publiée le 17 août 2025 (Instruction n°06), l'institution impose désormais l'usage exclusif du dinar dans toutes les transactions électroniques, interdisant toute utilisation de devises étrangères dans ce cadre.

Concrètement, tout compte de paiement devra être ouvert sur la base d'un accord écrit, et chaque transaction réalisée en dinars devra être accompagnée d'un reçu officiel. Les prestataires de services de paiement (PSP) deviennent ainsi pleinement responsables de la conformité des opérations, même lorsqu'ils délèguent une partie de leurs activités à des agents partenaires.

La nouvelle réglementation encadre également la gestion des dépôts : ceux-ci doivent être logés dans des comptes séparés, strictement libellés en dinars, afin d'éviter toute confusion avec les ressources propres des opérateurs.

En effet, trois niveaux de comptes ont été instaurés, chacun assorti de plafonds et d'exigences différentes en matière d'identification. Le premier niveau fixe un plafond de 100.000 dinars, accessible avec une simple identification.

Le deuxième permet d'atteindre 500.000 dinars, à condition de fournir des justificatifs supplémentaires. Quant au troisième niveau, il autorise un solde maximal d'un million de dinars, mais requiert un contrôle renforcé incluant la présentation de preuves de revenus et une authentification par visioconférence.

Un cadre taillé pour la confiance, la traçabilité… et la conformité GAFI

Au-delà de l'obligation d'utiliser exclusivement le dinar pour tous les paiements électroniques, l'Instruction n°06 s'inscrit dans un chantier plus large de mise à niveau du cadre prudentiel et de lutte contre le blanchiment.

Cette consolidation réglementaire arrive alors que l'Algérie figure sur la “liste grise” du GAFI (février 2025), c'est-à-dire sous surveillance renforcée. Le message était de limiter les angles morts liés au cash et aux circuits non traçables, tout en démontrant des résultats probants en matière de LBC/FT.

L'Algérie reste largement une économie du cash, les billets dominent les échanges et seule une minorité de la population utilise les paiements électroniques. Pour inverser cette tendance, les autorités ont adopté une double approche : la loi de finances 2025 a relevé les timbres fiscaux sur les paiements en espèces tout en exemptant totalement les paiements numériques de ces taxes, incitant commerçants et particuliers à basculer progressivement vers le digital, perçu comme plus sûr et plus transparent.

Il est à rappeler que dans ce même esprit, la Banque d'Algérie a récemment interdit l'usage des crypto-monnaies pour toutes les transactions et placements sur le territoire national, complétant ainsi le cadre légal visant à sécuriser les paiements et reprendre le contrôle.

Jihen Mkehli

 

Publié le 20/08/25 10:47

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