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Bon nombre d'entreprises brandissent l'étendard de la RSE, mais les transgressions aux valeurs humaines et à la dignité des travailleurs ne peuvent être camouflées avec des actions généreuses. En effet, VistaPrint Tunisie, une filiale de la maison mère Cimpress, une société irlandaise de personnalisation de produits de masse, a procédé à un licenciement abusif de près de 80 employés.
A seulement 4 jours de leurs titularisations, environ 80 employés en période d'essai ont été mis à la porte le 18 Mars. Le motif de licenciement selon la filiale tunisienne, " Période d'essai non concluante ". " Ils ont juste insinué que la décision a été douloureuse " a déclaré à IlBoursa une des victimes de cette décision.
Ceci étant dit, la même source a assuré que la décision ne provenait point d'une sous-performance du travail. Bien au contraire, environ 25 contractuels de ces 80 personnes étaient qualifiés de " best performers " durant ces 6 mois écoulés. La même source indique, par ailleurs, que pas plus de 10 travailleurs avaient des rendements négatifs et d'un comportement de travail inacceptable. Pourtant tous, en tant qu'ils sont, se sont fait licenciés ce matin.
" Généralement, à la fin des 6 premiers mois d'essai, le travailleur non titularisé peut avoir une extension de 2 à 3 mois si ses performances laissaient à désirer et pouvait se rattraper pendant la période supplémentaire à la suite de laquelle il pourra soit intégrer l'entreprise en bonne et due forme soit quitter " explique un des licenciés.
Plus encore, les contractuels supposés travailler le soir et n'ayant pas eu vent de leurs nouveaux plannings suite à l'annonce du couvre feux, ce sont fait licenciés par simple coup de fil de la direction des ressources humaines.
Plus choquant encore, la société n'arrête pas de promouvoir les actions RSE et de les intégrer dans ces valeurs. Entre collecte de fonds, philanthropie et lutte contre la pollution, la liste des œuvres RSE se veut bien longue. Quand bien même la générosité, une femme enceinte a été mise à la porte aujourd'hui en pleine période de détresse et de contagion.
Que dit la loi sur le licenciement abusif ?
Le texte de loi est clair et net. En effet, selon l'article 14 du code du Travail : " Est considéré abusif le licenciement intervenu sans l'existence d'une cause réelle et sérieuse le justifiant ou sans respect des procédures légales, réglementaires ou conventionnelles ".
Pour ce qui est des dommages et intérêts, l'article 23 précise qu'en cas de licenciement abusif, le préjudice donne lieu à des dommages-intérêts dont le montant varie entre le salaire d'un mois et celui de deux mois pour chaque année d'ancienneté.
Quant aux contrats CDD, le licenciement abusif ouvre la voie vers une indemnisation des mois restants dus en plus du dédommagement en cas d'absence de préavis. Et ce en guise de réparation du préjudice.
Publié le 19/03/20 10:56
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