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UBCI : Un bilan 2018 plus qu'honorable malgré la faible productivité

ISIN : TN0002400505 - Ticker : UBCI
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Plus qu'honorable ainsi peut-on qualifier le bilan de l'exercice 2018 pour l'UBCI. La filiale du Groupe BNP Paribas a affiché un bond remarquable de son Résultat net à l'instar de 2017. Le contexte haussier des taux et la baisse de l'enveloppe des provisions ont valu à la banque de renflouer sa rentabilité. Mais une carence majeure demeure pour l'UBCI : sa faible productivité. Analyse.

L'UBCI a réalisé une croissance de son encours de dépôts de 7,2%, un rythme en ligne avec la moyenne historique (une croissance moyenne de 6,7% sur la période 2014-2017). La collecte de la banque a profité de la bonne orientation de toutes les catégories de dépôts mais ce sont les dépôts à vue qui ont continué à alimenter les ressources (+7,5% à 1,6 milliard de dinars).

La dominance des dépôts à vue dans la collecte reste la force majeure de l'UBCI : une proportion de ressources non rémunérées de 60% la plus élevée à l'échelle du secteur. Cette spécificité permet à la banque de juguler la hausse des taux et de se mettre à l'abri de toute surenchère tarifaire. En atteste la hausse maitrisée du coût des ressources sur l'année (un coût moyen apparent en hausse de 59 points de base pour l'UBCI contre +116 points de base pour la concurrence cotée et de 200 points de base pour le TMM).

Fidèle à sa stratégie d'expansion maitrisée qui privilégie la prudence à la croissance, la filiale du Groupe BNP Paribas a vu le volume de ses engagements faire du surplace à 2,8 milliards de dinars. La politique de crédit moins agressive a certes impliqué le maintien de la banque en bas du tableau (en 10ème position avec une part de marché inférieure à 5%), cependant, elle lui a valu de réduire sensiblement le niveau de son ratio de transformation global qui est revenu à 105% à fin 2018 (une régression de 7,5% par rapport à décembre 2017) contre une moyenne de 107% pour la concurrence cotée.

Il semble qu'outre la dilution du ratio de transformation, l'inertie de la politique de crédit aurait valu à l'UBCI d'améliorer sa qualité d'actif. En effet, l'enveloppe des créances classées a reculé de 2% sur l'année, laissant entrevoir un taux de créances classées proche de 6% et un taux couverture aux alentours de 90%. Des niveaux qui continuent à situer l'UBCI à la pointe du secteur en terme de qualité du portefeuille.

L'UBCI a aligné une deuxième année consécutive de croissance à deux chiffres au niveau du PNB (+14% à 228 millions de dinars). Cette performance a été principalement portée par la marge d'intermédiation (+25% à 119 millions de dinars), grâce aux deux hausses successives du taux directeur pratiquées en 2018, et à la bonne tenue de l'activité BTA (une hausse des autres revenus de 12% à 65 millions de dinars). La rétraction de la marge sur commissions nous semble être un évènement exceptionnel (une régression de 6% à 44 millions de dinars) et d'avantage due à des opérations de reclassement comptables.

La faible productivité reste la principale carence dans les comptes de la société. Le coefficient d'exploitation s'est stabilisé à 63% sur l'année et reste bien loin des standards du secteur privé (un coefficient d'exploitation de 48%).

Perspectives et prévisions 2019

L'annonce de la volonté du Groupe BNP Paribas de se désengager de l'UBCI est un tournant stratégique majeur pour la banque. A l'heure actuelle, nous ne disposons d'aucune visibilité sur la nature de l'opération (cession à un nouvel entrant ou à un acteur local bien implanté. Une chose est sûre, la réussite de l'opération conditionnera les perspectives d'avenir de la banque.

Le futur repreneur disposera d'une plateforme de rentabilité prometteuse sur le long terme avec des leviers de croissance présentement sous-exploités : optimisation de la productivité, densification du réseau et un portefeuille de crédit sain qui permet d'assoir une politique commerciale plus dynamique.

Sur le court terme, l'exercice 2019 devrait s'inscrire dans la continuité de l'année précédente. Avec une marge d'intérêt des plus favorables à la remontée des taux, l'UBCI serait en mesure d'absorber les surcoûts réglementation liés notamment à la dotation au fonds de garantie des dépôts bancaires et la prise en compte du risque de marché dans la détermination des exigences de fonds propres.

Côté chiffres, la banque table sur une progression du PNB de 12% à 256 millions de dinars et sur une croissance du résultat net part du groupe de 9% à 58 millions de dinars.

Publié le 30/04/19 09:25

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