Les prix du pétrole flambent après les frappes contre l’Iran

L'instabilité au Moyen-Orient, où se concentre la majorité de la production pétrolière mondiale, pèse toujours sur les marchés.

À la suite de frappes aériennes menées contre des cibles militaires et nucléaires en Iran, l'un des dix plus grands producteurs mondiaux d'or noir, les cours du pétrole se sont envolés ce vendredi matin.

Le baril de WTI américain a bondi de plus de 12 %, atteignant 76,22 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord grimpait de 11,7 %, à 77,46 dollars, un sommet depuis cinq mois.

Un peu plus tôt, les échanges s'étaient effectués autour de 71,80 dollars à New York. L'annonce de ces frappes a déclenché un climat d'urgence à Téhéran. L'Iran a placé ses forces armées en état d'alerte maximale et promet une riposte.

Cette nouvelle poussée de fièvre intervient alors que le Moyen-Orient subit déjà une guerre depuis plus de 18 mois à Gaza. Les marchés pétroliers évoluent dans une instabilité chronique avec des risques des perturbations potentielles sur l'offre, dans une région qui concentre une grande partie de la production mondiale.

Les scénarios qui font trembler les marchés

Avant même les frappes de ce vendredi, le marché pétrolier évoluait déjà sur un fil, sous l'effet des tensions entre Washington et Téhéran. Alors que les deux pays évoquent une éventuelle reprise des discussions sur le nucléaire, les investisseurs redoutent que les États-Unis resserrent encore davantage leur politique vis-à-vis des exportations de pétrole iranien, un scénario qui pourrait peser lourdement sur l'offre mondiale.

Mercredi, en signe de nervosité, les autorités américaines avaient annoncé la réduction du personnel diplomatique à leur ambassade à Bagdad, citant des risques sécuritaires élevés dans toute la région. Ce retrait partiel, perçu comme un indicateur de tensions à venir, a été interprété par les marchés comme un signal d'alerte.

Mais c'est surtout un autre scénario, plus redouté encore, qui agite les analystes et les investisseurs. C'est une possible fermeture du détroit d'Ormuz. Cette voie maritime stratégique, par laquelle transite près de 20 % du pétrole brut mondial, est un point de passage vital entre le Golfe persique et le reste du monde.

Un blocage de ce couloir par l'Iran, même temporaire, provoquerait une onde de choc immédiate sur l'ensemble des marchés énergétiques.

Jihen Mkehli

Publié le 13/06/25 10:58