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Tunisie : Création de 17.300 emplois dans le secteur du tourisme en 2018

ISIN : TN0009050014 - Ticker : PX1
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Les disparités régionales et sectorielles ont sensiblement marqué la répartition du chômage et la création d'emplois en Tunisie durant l'année écoulée. Décryptage.

Selon le dernier rapport de la BCT relatif à l'exercice 2018, la création nette d'emplois en Tunisie s'est élevée à 27.600 emplois tenant compte d'une destruction de 14.200 emplois dans le secteur de l'agriculture et d'une création de 17.300 emplois dans le tourisme. Le taux de chômage reste figer à 15,5% pour la 3è année consécutive. Une légère amélioration est observée auprès des diplômés de l'enseignement supérieur.

Marché du travail en 2018

La faiblesse de la croissance économique, la persistance des déséquilibres macroéconomiques et le retard dans la mise en œuvre des réformes structurelles stratégiques n'ont pas permis, en 2018, de répondre au principal défi auquel fait face la Tunisie depuis plusieurs années, à savoir la résorption d'un chômage structurel élevé.

En effet, le taux de chômage global s'élève à 15,5% depuis l'année 2016, correspondant à environ 645 mille demandeurs d'emplois. Ce taux reste élevé chez les diplômés de l'enseignement supérieur, avec un taux de 28,8% en 2018 contre 29,9% en 2017. Les femmes rencontrent plus de difficultés que les hommes pour s'insérer dans le marché du travail avec un taux de chômage de 22,9% contre 12,5% pour les hommes. Cet écart est justifié en partie par un taux de chômage volontaire chez les femmes.

Par ailleurs, l'inadéquation entre la formation des demandeurs d'emplois et les besoins des entreprises économiques demeure le facteur principal de la persistance du chômage et ce, outre la faiblesse de la création nette d'emplois qui n'a pas dépassé 27,6 mille postes ne représentant que 4,3% du nombre total des demandeurs d'emplois.

L'économie tunisienne souffre depuis 2010 d'un sérieux problème au niveau de sa capacité à créer des emplois vu le rythme modéré de la croissance économique. En effet, les créations annuelles d'emplois sont passées de près de 70 mille postes, en moyenne par an, entre l'année 2000 et 2010, à environ 29 mille emplois par an entre 2011 et 2018. Ainsi, et malgré le redressement de l'activité économique en 2018, avec un taux de croissance de 2,5% contre 1,9% un an plus tôt, les créations nettes d'emplois ont connu une nette décélération, revenant de 43,3 mille postes d'emploi en 2017 à 27,6 mille postes en 2018.

Créations d'emplois en milliers

Par secteur d'activité, les destructions d'emplois se sont accentuées dans le secteur agricole (-14,2 mille postes contres -12,2 mille en 2017) dont l'activité semble de plus en plus orientée vers des cultures moins intensives en mains d'œuvres. Quant aux industries manufacturières, les créations nettes d'emplois se sont limitées à 8,7 mille postes (contre 19 mille une année auparavant), accusant un ralentissement, en relation notamment avec la perte d'emplois dans les industries agroalimentaires (-1,7 mille contre 3,7 mille) et leur décélération dans les industries mécaniques et électriques (4 mille contre 6,4 mille) et ce, en dépit de leur consolidation dans les industries du textile, habillement et cuir (9,1 mille contre 4,5 mille).

De même, la progression de l'emploi dans les industries non manufacturières s'est inscrite en repli (8,8 mille contre 17,1 mille), avec une forte concentration dans la construction et travaux publics (8,9 mille contre 20,7 mille). Pour ce qui est des services, les créations d'emplois sont revenues à 10,7 mille postes contre 32,1 mille en 2017 suite, principalement, aux pertes d'emploi dans le commerce (-7,8 mille contre 5,6 mille) et dans les services administratifs (-5,6 mille contre 2,9 mille), alors que les créations se sont affermies dans le secteur touristique (17,3 mille contre 15,5 mille).

Sur un autre plan, les disparités régionales ayant marqué la répartition du chômage ont persisté en 2018. En effet, les Districts du Nord-Est et du Centre-Est ont continué d'enregistrer les taux de chômage le plus faibles (9,7% et 10%, respectivement), alors que les régions du Sud-Est et du Sud-Ouest ont enregistré les taux de chômage les plus élevés (23,9% et 26,3%, respectivement).

Par genre, le taux de chômage des hommes et celui des femmes ont stagné, en 2018, à leurs niveaux d'une année auparavant (12,5% et 22,9% respectivement). Les disparités sont encore plus apparentes au niveau des diplômés du supérieur dont le taux s'est inscrit globalement en baisse (28,8% contre 29,9% en 2017), atteignant 38,8% au près des femmes et 17,2% pour les hommes.

Quant aux évolutions démographiques au cours de l'année 2018, la population d'âge actif (15 ans et plus) s'est accrue de 1%, rythme en légère baisse par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 8,8 millions de personnes. Pour leur part, le taux global d'activité et le taux d'emploi ont connu, au cours de la même année, une quasi-stagnation à 47% et 39,7%, respectivement.

Pour sa part, le nombre de chômeurs, atteignant 645 mille, s'est accru quasiment au même rythme que celui de la population active, alors que celui des diplômés du supérieur en chômage s'est inscrit en baisse (261,1 mille contre 264,1 mille), notamment auprès des détenteurs de diplômes de technicien supérieurs ou équivalent (53,7 mille contre 58,7 mille) et de maîtrises en sciences exactes (75,2 mille contre 82,9 mille), alors que le nombre de chômeurs ayant d'autre diplômes (médecine, pharmacie, ingénierie et master) a enregistré une hausse (49,2 mille contre 42 mille).

Evolution des Salaires en 2018

Dans le but de préserver le pouvoir d'achat des salariés, des négociations entre le gouvernement et ses partenaires sociaux ont été engagées, en 2018, et ont abouti à des majorations des salaires légaux des secteurs privé et public. Ainsi, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a été augmenté de 6% pour le régime de 48 heures par semaine et de 5,8% pour celui de 40 heures passant, respectivement, à 378,560 dinars et 323,439 dinars par mois.

Egalement, le salaire minimum agricole garanti (SMAG) a été majoré de 824 millimes pour passer à 14,560 dinars par jour. En outre, les ouvriers agricoles spécialisés et ceux qualifiés bénéficieront d'une prime de 0,776 dinar et de 1,460 dinar, respectivement.

Par ailleurs, des accords d'augmentation salariale ont été conclus en septembre 2018 dans le secteur privé, en octobre 2018 dans le secteur public, et en février 2019 pour la fonction publique.

Pour le secteur privé, l'accord consiste à une augmentation de 6,5% applicable à partir du mois de mai 2018 et d'une majoration d'un taux équivalent à partir du mois de mai 2019. Quant au secteur public, les négociations ont abouti à une majoration des salaires entre 65 et 90 dinars selon les catégories avec un effet rétroactif à partir du mois de mai 2018 et une augmentation d'autant à partir du premier janvier de 2019 et 2020.

Pour les agents de la fonction publique, les fonctionnaires des catégories A1 et A2 devraient bénéficier d'une augmentation en trois tranches, dont la première s'élève à 90 dinars à compter de décembre 2018, à 40 dinars en juillet 2019 et à 50 dinars en janvier 2020, soit un total de 180 dinars et ce, afin d'éviter les pressions sur les finances publiques. Egalement, pour la catégorie de fonctionnaires A3, une augmentation de 80 dinars s'appliquerait à partir de décembre 2018, de 40 dinars en juillet 2019 et de 50 dinars en janvier 2020, soit 170 dinars au total.

Pour ce qui est des catégories de fonctionnaires B et C, il s'agit d'une augmentation de 75 dinars à compter de décembre 2018, de 35 dinars en juillet 2019 et de 45 dinars en janvier 2020, soit 155 dinars au total. En ce qui concerne les ouvriers de la fonction publique ils auront une augmentation de 70 dinars à compter de décembre 2018, de 30 dinars en juillet 2019 et de 35 dinars en janvier 2020, soit 135 dinars au total.

Encore faut-il signaler qu'une augmentation du SMIG et du SMAG de 6,5%, à compter du mois de mai 2019, a été décrétée à l'occasion de la fête internationale du travail de l'année 2019. Cette augmentation devrait se répercuter aussi sur les pensions des retraites du secteur privé relevant de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale et les travailleurs de chantiers.

Moez Hadidane

Publié le 05/08/19 09:29

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