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Tunisair : Pour faire toutes les économies possibles, des licenciements sont envisagés

ISIN : TN0001200401 - Ticker : TAIR
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Le ministre du Transport et de la Logistique, Anouar Maârouf, a détaillé la situation financière dans laquelle se trouve la compagnie aérienne Tunisair et a apporté des éclaircissements concernant les stratégies qui seront adoptées préalablement à la crise post-Corona.

Dans un entretien accordé à Mosaïque FM, le ministre a déclaré qu'un retour graduel de l'activité du transport aérien est prévu pour le mois de juin. Néanmoins, les autorités sont dans l'attente des recommandations de l'Association Internationale du Transport Aérien (IATA) qui travaille sur de nouvelles normes et mesures. Anouar Maârouf a cité quelques exemples de nouveaux protocoles à l'image de l'imposition d'un taux de remplissage égal à la moitié ou au tiers de la capacité totale de passagers.

Le ministre du Transport et de la Logistique a appuyé sur le fait que dans tous les cas envisagés, il y aura une hausse des tarifs. " Nous ne pouvons pas réaliser des vols à perte alors que les compagnies aériennes sont connues pour avoir une faible marge bénéficiaire qui est évaluée en moyenne à 5% ", a-t-il expliqué, avant d'ajouter qu'il faudra mettre en place une grande optimisation pour assurer la continuité de l'activité.

Interrogé sur la stratégie post-Corona de la compagnie aérienne, Anour Maârouf a indiqué qu'un retour aux niveaux de 2019 ne se fera pas avant 2023. " Cela veut dire que les conséquences de la crise se feront ressentir au niveau de toutes les entreprises œuvrant dans le transport aérien. Etant donné que Tunisair faisait face à de fortes difficultés, la crise sanitaire a rendu la situation catastrophique ".

A propos des solutions mises à disposition pour sauver Tunisair, le ministre a dressé une situation de faillite dans le cas où une attitude attentiste est adoptée avant d'indiquer que la trésorerie de la compagnie ne permettait pas d'émettre des prévisions pour le mois de juin. Toujours est-il que Tunisair se charge de proposer deux stratégies, dont une, non approuvée suite aux manques de mesures et de visibilité, repose sur un " plan de survie ".

Il s'agit d'une aide étatique de l'ordre de 100 millions de dinars. Le soutien financier demandé est considéré comme étant caduc étant donné que lors de sa prise de fonction, le ministre a été heurté par le fait que deux avions sont cloués au sol durant deux ans, en sus de leurs quatre moteurs qui sont en réparation. Anouar Maârouf a explicité cette situation en déclarant que " ces moteurs devaient passer directement par la société de maintenance Lockheed Martin, mais c'est une entreprise intermédiaire se situant dans un paradis fiscal qui les a reçus. En tenant compte d'un coût de réparation de 40 millions de dollars et du coût de l'arrêt des deux avions, le montant global dépasse largement les 100 millions de dinars demandés ". De plus, Anouar Maârouf a insisté sur le fait que l'État ne pourra pas sauver toutes les entreprises.

Concernant la question de la restructuration de Tunisair, le ministre a été clair : " Il faut faire toutes les économies possibles, y compris des licenciements ". Il a rappelé que Tunisair est l'unique compagnie aérienne au monde disposant d'autant de représentations à l'étranger, dont 50 en France. A titre de comparaison, Anouar Maârouf a souligné qu'Air France disposait d'un seul représentant chargé de l'Afrique du Nord.

Au final, le ministre du Transport et de la Logistique a appelé à ne pas rester dans la symbolique ni de fonder tous les espoirs sur l'État providence tout en assurant s'étant mis d'accord avec le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, sur la mise en œuvre de nouvelles mesures.

Myriam Ben Yahia

Publié le 03/05/20 15:46

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mennani


03/05/20 23:09
L'état ne cesse de mettre la main à la poche pour Tunisair alors que la RAM apporte 500M$ de bénéfice à l'état.
on attend encore les états financiers de 2018...
quelle cata ce Mnakbi qui a fait perdre à l'état 500 MD en 3 ans et qui est maintenu en poste !

il n'y a pas de polytechnicien pour tenir cette société ? le jeu a trop duré.

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