Sommet sur l'IA : Plus de 100 milliards d'euros d'investissements annoncés en France

Avec 109 milliards d'euros d'investissements, la France attire des fonds émiratis, canadiens et français pour renforcer son rôle dans la course à l'IA.

En marge de l'ouverture du sommet international dédié à l'intelligence artificielle (IA) à Paris, et dans un contexte où la France cherche à se faire une place face aux géants du secteur, Emmanuel Macron a annoncé un investissement de 109 milliards d'euros dans l'IA.

Ces fonds proviendront principalement d'acteurs privés. Mistral AI, leader français du secteur, prévoit d'investir plusieurs milliards d'euros dans son centre de données en Essonne.

Pendant ce temps, la société d'investissement canadienne Brookfield prévoit un investissement de 20 milliards d'euros dans des projets d'IA en France, tandis que des financements en provenance des Émirats arabes unis pourraient atteindre jusqu'à 50 milliards d'euros dans les années à venir.

Il semble clair que la France s'engage dans une compétition mondiale déterminée. "C'est l'équivalent pour la France de ce que les États-Unis ont annoncé avec Stargate. C'est le même niveau d'ambition", a déclaré le président Macron.

À titre de comparaison, mi-janvier, Donald Trump avait annoncé un investissement de 500 milliards de dollars dans l'IA dans le cadre de son plan "Stargate".

L'IA, nouvel enjeu de pouvoir pour les grandes puissances

Les 10 et 11 février 2025, Paris est actuellement le centre d'un sommet international sur l'IA, avec la participation des grands acteurs du secteur. Un événement qui vise à permettre à la France et à l'Union européenne de trouver leur place dans la compétition mondiale menée par les États-Unis et la Chine.

Les investissements annoncés concernent des centres de données, essentiels pour stocker les informations et fournir les capacités de calcul nécessaires à l'IA, que Macron juge comme une avancée pour le secteur médical et le travail. "On veut des technologies qu'on maîtrise avec des partenaires en qui on a confiance, sans jamais de dépendance excessive", a-t-il souligné.

Le timing de ce sommet est particulièrement stratégique, alors que la Chine, avec ses investissements colossaux dans l'IA, cherche à s'imposer comme un leader mondial, et que les États-Unis, quant à eux, continuent d'exprimer leurs inquiétudes face à cette montée en puissance de la concurrence asiatique.

Et si les grandes puissances s'affrontent pour savoir qui dominerait le premier, il reste une question essentielle : où se situe l'Afrique, et plus spécifiquement des pays comme la Tunisie, dans cette course effrénée à l'IA ? Comment ces pays, souvent mis à l'écart, peuvent-ils intégrer ce nouveau champ de développement, et surtout, comment peuvent-ils bénéficier de cette révolution technologique pour leur propre croissance et leur compétitivité sur la scène mondiale ?

Jihen Mkehli

Publié le 10/02/25 14:22