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Raouf Aouadi, PDG de Maxula Gestion, appelle à adopter des mesures d’urgence applicables dans l'immédiat

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Le Président Directeur Général de la société Maxula Gestion, Raouf Aouadi, est intervenu dans la matinale d'Express Fm pour faire part de ses suggestions pour l'amélioration de la résilience de l'écosystème entrepreneurial tunisien. Il a montré que Maxula Gestion est enclin à poursuivre et à élargir son activité de soutien et d'accompagnement aux PME tunisiennes.

Des solutions immédiates pour des chantiers déjà entamés

Avant de traiter des situations politique et sociale, il faut se rendre à l'évidence qu'une crise d'envergure existe au niveau de la création de la valeur ajoutée. Donc, il faut sauver le tissu économique existant qui s'altère de plus en plus ", indique Raouf Aouadi en présentant plusieurs voies navigables pour améliorer la santé financière des entreprises.

Selon ses dires le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Appui à l'investissement, Ali Kooli, travaille sur un programme, qui sera bientôt mis en œuvre. " Ce programme nous encourage à aider le ministre en tant que capital-risqueur, en partageant avec lui nos propositions ". Néanmoins, le DG de Maxula Gestion priorise des actions imminentes. Il a ainsi appelé à adopter des mesures d'urgence applicables immédiatement. Il s'agit de décisions qui peuvent être prises par le ministre des Finances, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) ou par le chef du gouvernement.  

Raouf Aouadi itère l'engagement des investisseurs pour l'amélioration de la conjoncture à laquelle sont confrontés les secteurs privé et public. " Maxula Gestion ainsi que mes collègues adhérant à l'Association Tunisienne des Investisseurs en Capital (ATIC), sont mobilisés pour aider les Petites et Moyennes Entreprises (PME) mais aussi, nous l'espérons, les institutions publiques dans un avenir proche. Il faut minimiser les dégâts, car en cas d'inaction, nous risquons tous d'être pénalisés ".

Élargir les horizons d'investissement de la CDC

Ces mesures, dit-il, ne nécessitent pas l'élaboration de nouvelles lois qui demandent l'approbation de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Elles sont simples. Il peut être question, en premier lieu, d'une révision de la participation de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) dans des fonds existants et souscrits au Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR).

Le travail de la CDC est louable puisqu'elle contribue à hauteur de 20% au niveau des actifs souscrits. Cependant, nous espérons un changement de règles en portant ce taux à 40% ", a-t-il appelé. La proposition est motivée par des souscriptions de la CDC à hauteur de 40% dans deux fonds de restructuration, INKADH et MOURAFEK. " Je suggère au ministre des Finances, qui est également membre du comité de surveillance de la CDC, de permettre à celle-ci de participer à des fonds déjà existants et d'élever sa contribution à 40%. Ainsi, le montant supplémentaire pourrait être orienté vers le sauvetage des PME ainsi que des Très Petites Entreprises (TPE), fortement affectées par une crise préexistante associée aux effets de la pandémie ". 

Le relèvement de la participation sera salutaire pour le renforcement de la résilience de l'entrepreneuriat et la poursuite des stratégies de croissance. " Dans le cas où la CDC améliorerait sa participation de 20% dans la quinzaine de fonds existants, le montant supplémentaire sera compris entre 100 et 120 millions de dinars. Cela permettra de secourir près de 500 institutions privées ".

Dynamiser l'activité du capital-risque

En travaillant conjointement, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, peuvent insister sur les directeurs généraux des banques d'orienter 50% de leurs bénéfices réinvestis vers les fonds d'investissement ", indique Raouf Aouadi, qui met en évidence que les Sociétés d'Investissement à Capital Risque (SICAR) disposent de liquidités qui n'ont pas été utilisées. " Nous estimons ce montant à 500 millions de dinars, à fin novembre 2020. Cela peut être salvateur pour plusieurs entreprises ".

Sur le long terme, le PDG de Maxula Gestion estime que " la loi des finances complémentaire pour 2021 pourrait inclure une amnistie fiscale aux professions libérales afin de régulariser leurs déclarations ". Il suggère ainsi d'effacer les infractions à postériori " de tout individu qui contribue aux fonds d'investissement ".

Le PDG de Maxula Gestion est revenu sur les montants alloués dans le cadre du mécanisme de garantie de prêts, qui s'élève à 1,5 milliard de dinars. " Malheureusement, les entreprises ne peuvent pas toutes avoir accès à ce mécanisme. Pourquoi ne pas considérer la participation des capital-risqueurs dans la restructuration des entreprises comme garantie ? ", s'interroge Raouf Aouadi.

Dichotomie institutionnelle

Le périmètre d'application de la loi n° 2019-47 du 29 mai 2019, relative à l'amélioration du climat de l'investissement est considéré comme étant restreint. " Un des projets que nous soutenons a été retardé par l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement (ANPE) alors que nous avons acquis un terrain, situé dans une zone industrielle, auprès de l'Agence Foncière Industrielle (AFI) ".

La situation reste incomprise puisque les institutions sont liées et assurent une continuité entre elles au niveau des services délivrés. De plus, Raouf Aouadi trouve contreproductif et nocif le fait que " la vente du matériel et des biens des entreprises en cas de non-paiement de leurs cotisations à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ". Toujours est-il qu'il ne rejette pas la mesure d'exécution de saisie conservatoire. " Aujourd'hui, le ministère des Affaires sociales peut se charger de ce problème ".

En tant que capital-risqueur, Maxula Gestion ambitionne de financer les besoins des entreprises. A cet effet, la société dispose du Fonds d'amorçage " START UP MAXULA Seed Fund " dont le montant est passé de 10 millions de dinars à 17 millions avec l'accord du Conseil du Marché Financier (CMF). Le FCPR MAXULA JASMIN PMN est un fonds de retournement pourvu de 2 millions dinars mais qui ambitionne la barre des 20 millions de dinars. Il faut garantir le montant de 12 millions de dinars pour que la CDC assure le restant de la somme.

Myriam Ben Yahia

Publié le 03/03/21 15:27

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