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Que ressentons-nous en ce temps de COVIDOconnerie ?

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Par Dr. Yosra ZGUEB

 

" Docteur je ne vais pas bien, je ne comprends rien, tout est flou et imprévisible, s'agit-il des symptômes de la schizophrénie qui emporte le pays en moi ? " Ces propos sont émis devant les stratégies nationales mises en place pour lutter contre la COVID19 au mois de juin 2021 pouvant être décrites par " COVIDOconnerie "

L'ETAT Tunisien est-il schizophrène ?

Rappelons que dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux que la schizophrénie ou est définie par la présence d'idées délirantes c'est-à-dire la conviction inébranlable par des idées erronées concernant la réalité extérieure. Avec la présence ou pas des hallucinations, de la désorganisation de la pensée et du comportement moteur. Ainsi ce trouble mental sévère se caractérise par une distorsion de la pensée, des perceptions, des émotions et du comportement avec une altération des capacités du discernement. Cette description invite plusieurs personnes à utiliser le terme " schizophrénie " de plus en plus devant les décisions bizarres, ambivalentes et incohérentes des décideurs de l'ETAT pour gérer la crise sanitaire.

Ajoutons qu'il est admis qu'au moment du crime un schizophrène n'est pas consentent, impénétrable et hors de la réalité. Ce qui n'est pas applicable à ce que fait l'ETAT tunisien de ses citoyens.  Depuis le début de la pandémie, les stratégies de la " COVIDOconnerie " montrent un ETAT pouvant être incriminé pour une" non-assistance à un peuple en danger ".Cela n'est pas dû à un trouble du cours de la pensée des gouverneurs mais plutôt à leurs choix. Ils sont TOUS consentants !

Le comportement de l'ETAT est marqué par un acharnement pour quelques-uns de ses enfants privilégiés afin de sauver leurs intérêts et l'abandon des autres. Evidemment avec quelques figures qui essayent de manipuler le peuple tunisien. Ainsi nous pouvons parler de négligence, d'abandon expliquant les décisions hâtives, et contradictoires. Les exemples sont nombreux comme la stratégie vaccinale, les décisions de confinement selon les régions et des espaces à fermer.  Cette attitude est contre le diagnostic d'une schizophrénie !  Peut-on parler d'un ETAT pervers qui prend du plaisir à faire souffrir son peuple ? je pense non car même prendre du plaisir demande plus d'élaboration mentale !

De plus nous ressentons une impuissance avec une main tremblante en s'adressant à un peuple révolté et incontrôlable. En effet, toute décision ou toute tentative d'imposer les décisions peut déclencher une agitation. Le peuple est donc abandonné en ayant peur de lui.

Double stress vécu par les Tunisiens

Le stress étant défini au XVIIème siècle, par un état de détresse en rapport avec la dureté de la vie et l'adversité. Avec les circonstances actuelles nous remarquons que nous vivons un double stress : le stress lié directement à ce virus encore inconnu et le stress du indirectement à ses conséquences interpersonnelles, économiques, sociales, politiques, ...

ET ce double stress est répété, menaçant, imprévisible, prenant l'air d'un provisoire qui dure à cause de l'absence d'une stratégie claire de lutte contre le virus !

Réactions psychologiques face à la COVID-19

Il est connu que notre réaction au stress n'est pas la même. Elle varie d'un individu à un autre en fonction de notre histoire personnelle, de notre terrain de vulnérabilité et de notre niveau de conscience de l'ampleur de l'agent stresseur.

Face à la COVID 19, la population la plus exposée sont les femmes, les sujets ayant des antécédents médicaux organiques, les immunodéprimés, ceux ayant des antécédents personnels psychiatriques, un niveau socioéconomique bas et un faible soutien social.

Certains ont trouvé des " avantages incontestables " au confinement et au couvre-feu : Travail à distance, pas de stress, moins de contraintes, redécouverte de la famille, de la maison, sport, recettes culinaires sur Facebook…Et un constat important, dès le début de la pandémie nous avons remarqué sur les réseaux sociaux la spécificité tunisienne :" l'humour " !

Par ailleurs, un nombre important de troubles anxieux, dépressifs, de troubles émotionnels, de symptomatologie survenant après le traumatisme, ainsi que de troubles du sommeil est rapporté. Une augmentation de conduites suicidaires, de symptômes psychosomatiques avec l'augmentation des plaintes physiques, des violences et de consommations de substances psycho actives ont été remarquées.

Notons que les personnes atteintes par le virus peuvent manifester les mêmes symptômes sus cités avec d'autres réactions psychologiques plus spécifiques. Parmi ces réactions : la crainte d'être contagieux, l'incertitude quant à l'évolution et la peur de développer une forme grave de la maladie ou de mourir. La stigmatisation et la discrimination travaillent l'esprit de ces personnes.

Réactions psychologiques face au stratégies prises par l'ETAT face à la COVID-19

Que constatons nous devons les cris du staff médical et paramédical ? Devant les chiffres alarmants d'infection en cesse d'augmentation ! Devant les informations concernant les nouveaux gènes de la COVID-19 ? Devant le nombre de décès ? Devant la saturation même des morgues ?

Des réactions psychologiques des Tunisiens peuvent être décrites comme diamétralement opposées :

Les réactions anxieuses et dépressives.

Avec la prolongation de la crise et l'absence de directives claires certaines personnes sont plus anxieuses que déprimées. Ces personnes se font des soucis pour tous et pour rien,et s'attendent toujours à une catastrophe imminente. Elle se sentent de plus en plus vulnérables et susceptibles d'attraper le virus et de développer ses complications à n'importe quel moment. Elles pensent que ceux qui nous entourent sont source de danger et que tout le monde est menaçant.

Ce qui explique leurs questions répétitives et leurs angoisses concernant les vaccins. La dépression par contre, se manifeste par une tristesse de l'humeur, une perte d'intérêt et de l'élan vital majorée par la diminution des interactions sociales.

La négligence et l'évitement du stress

Avec la répétition et la prolongation du stress, certaines personnes développent un phénomène de fuite du stress. Ainsi, elles présentent une diminution de l'anxiété ressentie et de ses manifestations. Ce qui explique leurs comportements qui parait comme si elles sont en déni. Elles reprennent les sorties, négligent les gestes barrières et manifestent une indifférence à toute ébauche de stratégie mise par l'ETAT pour faire face à la COVD19.

Mais peut-on parler d'un Burnout Tunisien face à ces COVIDOconnerie ?

En effet, le Burn out ou brûler en anglais, traduit au plus juste l'étape extrême du stress. Il s'agit d'une combustion progressive ou brutale de l'intérieur du corps. Ce phénomène regroupe un épuisement émotionnel avec une fatigue psychologique. S'ajoute une déshumanisation relationnelle marquée par des attitudes impersonnelles détachées froides envers les personnes qui nous entourent. Notons en plus une réduction de l'accomplissement personnel qui correspond à la dévalorisation de son travail et de ses compétences et du sentiment d'auto-efficacité.

Ce phénomène est décrit en milieu professionnel mais certainement et à mon avis ces caractéristiques sont applicables au Tunisien qui veut faire son rôle de citoyen.

Comment s'en sortir ?

Premier conseil : comprendre ce qui se passe en nous, et à l'extérieur. Il en découle de normaliser notre ressenti. Disons-nous : " nous vivons une réaction normale à une situation anormale "!

En effet, prendre conscience de ses pensées, de ses émotions, de ses comportements et de ses réactions face à ce qui se passe est le premier pas à faire.

Viennent ensuite d'autres méthodes recommandées par plusieurs experts de gestion de stress comme une gestion du temps selon les priorités, un travail sur les pensées toxiques, la réduction de l'exposition aux informations, aux intox et la dramatisation des réseaux sociaux. L'intégration des exercices et activités calmantes dans la vie quotidienne doit être une habitude comme les exercices de respiration, de méditation et d'activité sportive. Le respect d'une bonne hygiène de vie avec un nombre suffisant d'heures de sommeil et une alimentation saine sont fortement recommandés vu la perte des repères en ces moments difficiles !

En cas de troubles mentaux avérés le recours aux professionnels de la santé mentales est fortement recommandé.

Et pour conclure il faut reconnaitre et agir en fonction de ce qui est important dans sa vie : santé, travail, famille, amis, citoyenneté, loisir, environnement, spiritualité!

S'engager dans une prise de conscience collective est très recommandée !Rappelons enfin comme a dit Micheal Audiard que" les conneries c'est comme les impôts on finit toujours par les payer " donc prenons notre destin en main et payons le minimum !

Publié le 30/06/21 20:59

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