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Nizar Yaiche : L’Etat ne pourra pas honorer tous ses engagements envers ses fournisseurs cette année

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Les mesures annoncées ont pu soulager l'anxiété des citoyens et des entrepreneurs – affaiblis par la crise sanitaire – certes. Mais d'autres ne tarderont pas à tomber et ne plairont pas à tout le monde. C'est ce qu'a affirmé aujourd'hui Nizar Yaiche, ministre des Finances, sur les ondes d'Express FM.

M. Yaiche a ainsi annoncé que la Cellule de suivi des entreprises affectées par la crise sanitaire s'est réunie et qu'une nouvelle plateforme numérique a été lancée pour informer et soutenir ces institutions. Tout en indiquant que les entreprises concernées peuvent soumettre des demandes pour bénéficier de cette plateforme.

En ce qui concerne la question de l'établissement des conditions pour identifier les institutions concernées, le ministre des Finances a souligné que l'entreprise affectée devrait connaitre une baisse de 25% de son chiffre d'affaires en mars 2020 par rapport à 2019. Ou bien si une entreprise a enregistré une régression d'un minimum de 40% en avril 2020 par rapport à avril 2019, elle sera considérée comme endommagée par la crise du coronavirus.

Quant au mécanisme de garantie des nouveaux crédits de gestion, d'exploitation et d'entretien accordés par les banques jusqu'au 31 décembre 2020 et remboursable sur 7 ans avec deux ans de grâce pour une enveloppe de 1.500 millions de dinars, le ministre des Finances a appelé les entreprises qui souhaitent bénéficier de ce mécanisme à contacter leurs banques, déclarant que l'État garantira ces nouveaux prêts à hauteur de 70% à 90% du montant et ce, à travers la SOTUGAR.

Qu'en est-il des créances sur l'Etat ?

D'autres mesures sont aussi de mises. Mais plusieurs entreprises, notamment appartenant au secteur du BTP, sont créancières vis-à-vis de l'Etat et se retrouvent aujourd'hui bloquées suite au non-paiement de ce dernier. " Il y aura une exécution des premières mesures et on va lancer plusieurs autres mesures pour ces entreprises créancières. Il s'agit ici de leur simple droit ", a ajouté le ministre.

Tout en enchaînant : " il n'est pas à exclure que cette année sera difficile et lourde sur le budget de l'Etat et ses ressources ". Et d'assurer que le gouvernement fera de son mieux pour assurer la pérennité des entreprises créancières. Néanmoins, il a été clair sur le fait que l'Etat ne pourra pas honorer tous ses engagements pour cette année et même la prochaine. " Nous commencerons à régler nos dettes dès qu'il nous est possible ", a-t-il soutenu.

Pour ce qui est du surplus des ressources levées par l'Etat, entre dons de l'UE, la Chine, Banque mondiale et le FMI, la Tunisie avait mobilisé des sommes colossales. Mais ces sommes suscitent les remises en question par le peuple sur la bonne gestion et la bonne gouvernance. " Il y a eu des promesses et seulement les prêts de l'Italie et du FMI ont été encaissés. La somme sera de plusieurs centaines de millions de dollars mais on finance l'Etat et il ne faut pas oublier qu'il s'agit de crédits ", a rappelé Nizar Yaiche.

Il a tenu à faire savoir que les finances publiques connaissent un déficit structurel et qu'il est temps de changer nos habitudes quitte à regagner le contrôle sur les dépenses et les déficits. Aux grands maux, les grands moyens. Ces derniers seront-ils utilisés judicieusement ? Attendons-voir…

Azyz MEDDEB

Publié le 11/05/20 11:23

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