Mise en circulation du bolivar numérique à partir du 1er octobre

A partir du vendredi 1er octobre, le bolivar digital entrera en vigueur au Venezuela dans le cadre de la nouvelle reconversion monétaire. La nouvelle échelle monétaire retirera six zéros à la monnaie nationale. La mesure vise à réduire l'hyperinflation qui a atteint 400.000% en 2018, près de 10.000% en 2019 et 3.000% en 2020.

En raison de la hausse galopante des prix, la conjoncture vénézuélienne s'est totalement dollarisée ces dernières années, ce qui a mis le billet vert au cœur des transactions. Toujours est-il que la monnaie " ne vaudra ni plus ni moins ", selon la Banque centrale du Venezuela, mais facilitera plutôt " son utilisation à une échelle monétaire plus simple ".

Lorsque la monnaie reconvertie entrera en circulation pour la troisième fois depuis le début du siècle, le bolivar souverain actuel sera appelé le bolivar numérique. Les six zéros qui seront supprimés s'ajoutent à huit autres, déjà retirés lors des deux reconversions précédentes. Malgré la dénomination de la nouvelle monnaie, elle ne sera pas numérique, mais comportera des billets et des pièces. La nouvelle monnaie fiduciaire comportera des pièces de 0,50 et de 0,25 bolivar ainsi que des coupures de 5, 10, 20, 50 et 100 bolivars.

En raison de l'hyperinflation et de la dévaluation constante, la plus grosse coupure actuellement en circulation, le million de bolivars souverains, s'échange à environ 25 cents pour un dollar. Les reconversions monétaires se sont produites en raison de l'échec du gouvernement vénézuélien face à sa bataille contre l'inflation. L'opposition vénézuélienne reste sceptique à la nouvelle reconversion monétaire.

L'ancien député, José Guerra, soutient que la nouvelle reconversion " na qu'un seul but, celui de faciliter les échanges et l'acquisition de biens et de services " avant d'ajouter qu'il est question " d'un changement cosmétique pour faciliter les transactions ".

Jadis pierre angulaire du marché pétrolier mondial, le Venezuela produisait jusqu'à 3.3 millions de barils par jour (b/j) en 2013, contre un peu plus de 500.000 b/j actuellement. Le pays risque de ne pas voir sa conjoncture améliorée puisque la reconversion monétaire ne s'accompagne pas d'un programme macroéconomique pour une éventuelle sortie de l'hyperinflation et une éventuelle restauration de la confiance en la devise nationale. Il s'agit ainsi d'un changement comptable, dont le principal avantage est de faciliter les échanges.

Mariem Ben Yahia

Publié le 01/10/21 08:08