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Embouteillages : La Tunisie se classe 5ème en Afrique

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En Afrique, la Tunisie figure dans le top 5 des pays les plus engorgés par le trafic. Avec des temps de trajet qui explosent, une inefficacité chronique du système de transport et un niveau alarmant d'émissions de CO2, l'embouteillage n'est plus un simple désagrément pour les Tunisiens : il pèse sur leur quotidien, leur santé… et sur l'économie du pays.

 

 

Avec l'explosion de la population urbaine, les grandes villes africaines étouffent. Les embouteillages y sont devenus un cauchemar quotidien. Dans bien des cas, un trafic saturé signifie non seulement des heures perdues sur les routes, mais aussi une économie ralentie, une pollution et une qualité de vie qui se dégrade.

Pour mesurer l'ampleur du problème, la plateforme spécialisée Numbeo publie chaque année un classement mondial des pays selon leur “Indice de trafic” , un indicateur mis à jour deux fois par an, en janvier et en juin.

Ce classement repose sur les retours de milliers d'utilisateurs : voyageurs, résidents ou expatriés qui évaluent leur expérience du trafic, notamment la durée moyenne des trajets, le niveau de frustration ou encore l'efficacité du réseau routier.

La Tunisie dans le Top 5 des pires trafics urbains du continent

Ainsi, selon les dernières données publiées mi-2025 par le “Traffic Index by Country” de la plateforme Numbeo, la Tunisie figure parmi les pays africains où le trafic est le plus élevé.

Elle se classe 5ᵉ sur l'ensemble des pays analysés, avec un indice global de 133,9, un score qui traduit clairement la saturation croissante des routes tunisiennes, notamment dans les grandes villes comme Tunis.

En détail, le Time Index, qui mesure le temps moyen passé dans les trajets quotidiens, atteint 33,7 minutes. Ce chiffre, même s' il apparaît modeste, ne reflète pas la réalité de nombreux Tunisiens, pour qui ce temps peut facilement doubler en période de pointe, surtout en été, avec la séance unique, ou encore en septembre lors de la rentrée scolaire.

Le Inefficiency Index, qui évalue le niveau de désorganisation du trafic, grimpe à 278,8, un des plus élevés du continent. Cela signifie que les infrastructures routières et les systèmes de transport peinent à répondre à la demande, générant frustration, fatigue et perte de productivité.

Enfin, l'indice d'émissions de CO₂ liées au trafic atteint un pic à 4782,3, et c'est l'impact direct de la congestion sur la qualité de l'air, dans un pays déjà très exposé aux effets du changement climatique.

Le Nigeria, pays le plus embouteillé du continent

À l'échelle continentale, c'est sans surprise le Nigeria qui décroche le titre du trafic le plus chaotique, et à l'échelle mondiale. Le pays affiche un indice de trafic record de 334,8, bien au-dessus de la moyenne africaine. Lagos, la capitale économique, est régulièrement citée comme l'une des villes les plus engorgées au monde, avec des trajets quotidiens qui peuvent facilement dépasser deux heures aux heures de pointe.

Le Kenya arrive juste derrière, avec un indice de 240,1. Nairobi, bien qu'en plein boom technologique, reste plombée par une organisation urbaine déficiente et un manque de transports publics de masse.

En troisième position, l'Égypte avec un indice de 226,7. Là encore, Le Caire en est le principal point noir : la densité, les voitures anciennes, et un réseau routier saturé rendent les déplacements très pénibles malgré la présence du métro.

Vient ensuite l'Afrique du Sud (186,1), notamment Johannesburg et Le Cap, où la dépendance à la voiture individuelle alourdit considérablement les trajets. Juste derrière la Tunisie, on retrouve le Maroc, classé 6ᵉ avec un indice de 130,7.

Les pires et les meilleurs élèves du trafic dans le monde

À l'échelle mondiale, le Nigeria décroche également le titre peu envié du pays où les embouteillages sont les plus sévères. Juste derrière, on retrouve le Costa Rica (301), suivi du Sri Lanka (256,8), du Bangladesh (253,2) et du Kenya (240,1).

Des pays qui, malgré des contextes différents, partagent tous les mêmes symptômes : urbanisation rapide, infrastructures sous-dimensionnées et gouvernance du trafic souvent défaillante.

À l'autre extrémité du classement, c'est l'Estonie qui s'impose comme le pays le moins congestionné au monde, avec un indice de trafic de seulement 75,3. Ce score s'explique par une faible densité urbaine, des politiques de mobilité urbaine avancées et une adoption massive des transports en commun et du numérique.

L'Autriche (75,6), la Finlande (77,8), les Pays-Bas (83) et la Lituanie (83,6) complètent le top 5 des pays les plus fluides. En règle générale, les pays qui s'en sortent le mieux sur ce front sont ceux qui ont investi tôt dans des systèmes de transport durables, intégré les nouvelles technologies à la gestion du trafic, et limité l'usage de la voiture en ville.

Jihen Mkehli

 

Publié le 08/07/25 10:52

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