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Les femmes employées dans le secteur privé gagnent en moyenne 19% de moins que les hommes

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La femme tunisienne consacre en moyenne plus de 6 heures par jour aux tâches domestiques tout en n'étant pas rémunérée. Il s'agit du constat de la Banque mondiale dans son dernier rapport sur " Le paysage de l'emploi en Tunisie ". L'Organisation détaille, par ailleurs, un écart salarial de près de 19% entre les hommes et les femmes dans le secteur privé tunisien.

En effet, dans le secteur privé, un écart salarial important en faveur des hommes contribue à réduire les incitations des femmes à rejoindre la population active en renforçant les rôles typiquement assignés sur la base du sexe. En 2019, explique l'étude, les femmes employées dans le secteur privé gagnaient, en moyenne, environ 18,5% de moins que les hommes par heure travaillée, un taux qui est resté à peu près stable depuis 2012.

Selon la Banque mondiale, la majeure partie de l'écart salarial est attribuable à une structure salariale distincte entre les hommes et les femmes et à des caractéristiques non observées qui rendraient, en moyenne, les hommes plus productifs que les femmes.

En revanche, souligne le rapport, dans le secteur public, les femmes bénéficient d'une prime salariale, en grande partie grâce à leurs caractéristiques productives. En 2019, les femmes employées dans le secteur public ont bénéficié d'une prime de salaire horaire d'environ 33% par rapport aux hommes, à noter que celle-ci s'élevait à près de 18% en 2012.

En Tunisie, le travail domestique continue de rester une affaire de femmes

L'Institution de Bretton Woods alerte sur le conditionnement continu et ancré aux tâches ménagères et aux activités liées au foyer. Sept Tunisiennes et Tunisiens sur dix sont d'accord avec le fait que " tout enfant d'âge préscolaire souffre du fait que sa mère travaille ". Il est ainsi clair que la sexualisation des tâches reste transmise d'une génération à l'autre. " Peu d'enfants de moins de 3 ans vont à la crèche ", explique le rapport de la Banque mondiale.

Les charges mentale et financière de la garde d'enfants maintiennent les femmes tunisiennes dans la précarité étant donné que " la fréquentation de la crèche est fortement corrélée au revenu ". L'étude de la Banque mondiale montre que seuls 17% des enfants du quintile le plus pauvre fréquentent une crèche, contre 71% dans le quintile le plus aisé. " Cela peut refléter des contraintes de coût et d'accessibilité parmi les familles pauvres ", selon le rapport.

Le chef de famille ne couvre pas la totalité des dépenses liées au foyer

Il incombe ainsi à la femme tunisienne d'assumer la responsabilité des enfants et du foyer mais également de s'acquitter des dépenses qui leur sont liées. La croyance conservatrice selon laquelle le père de famille doit assumer les charges financières du foyer est complètement déconstruite et démolie puisque la Banque mondiale soutient que " 30% du salaire médian des femmes actives ayant suivi un enseignement primaire " sont alloués aux frais mensuels de garde d'enfants.

La Banque mondiale poursuit en soulignant que les préjugés sexistes alimentent les disparités entre les femmes et les hommes en matière d'accès à la propriété, au financement et à d'autres actifs productifs. En conditionnant la femme à s'occuper naturellement du travail domestique, les rapports de pouvoir entre les sexes sont à l'avantage de l'homme, ce qui accentue la précarité des femmes.

Malgré l'augmentation du nombre de femmes diplômées, elles restent moins payées que leurs collègues masculins    

Le secteur privé témoigne de l'ancrage et de la fixation de la précarité de la femme tunisienne puisqu'il fait un pied de nez à l'égalité salariale entre les femmes et les hommes. " En 2019, les femmes employées dans le secteur privé gagnaient, en moyenne, environ 18,5% de moins que les hommes par heure travaillée ". L'écart n'a pas fait l'objet de préoccupations puisqu'entre 2012 et 2019, " le taux est resté à peu près stable ".

Le taux de participation des femmes tunisiennes disposant d'un diplôme de l'enseignement supérieur " augmente rapidement pour atteindre plus de 80% à l'âge de 30 ans ". La part reste en progression entre 30 ans et 44 ans pour se placer autour de 86% en moyenne. La Banque mondiale note également une amélioration du pourcentage des femmes diplômées dans la population féminine en âge de travailler.

La part est passé de 8,9% en 2006 à 17,1% en 2017. Il reste important de souligner que la part des femmes qui n'ont jamais été scolarisées a juste reculé d'un iota pour passer de 32% à 27%.

Mariem Ben Yahia

Publié le 07/12/22 09:15

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