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Washington tourne le dos à la BAD. À quelques jours d'une échéance importante pour l'institution panafricaine, l'annonce du retrait américain fait craindre un coup dur pour le financement du développement en Afrique.
Dans la lignée de sa politique de recentrage des priorités budgétaires, le président américain Donald Trump prévoit de mettre fin à la contribution des États-Unis au Fonds africain de développement (FAD).
Cette décision cible directement le guichet concessionnel de la Banque africaine de développement (BAD), destiné aux pays à faible revenu. Inscrite dans le projet de budget 2026 transmis au Congrès, elle est justifiée par un manque d'alignement avec les priorités de l'administration.
Concrètement, cela signifie la suppression de 555 millions de dollars de contributions américaines aux institutions multilatérales africaines, dont la BAD.
L'administration Trump souhaite réorienter l'aide américaine vers des instruments d'investissement jugés plus rentables, via la DFC (U.S. International Development Finance Corporation), et abandonner les financements liés au climat, à l'égalité ou à la gouvernance, considérés comme "radicaux" ou "idéologiques".
Cette décision tombe à quelques jours des Assemblées annuelles de la BAD, prévues du 26 au 30 mai à Abidjan. Un rendez-vous décisif qui verra l'élection du futur président de la banque, alors qu'Akinwumi Adesina arrive au terme de son second mandat.
Et justement, la BAD s'apprête à lancer une campagne de mobilisation de 25 milliards de dollars pour la période 2026-2028. Une levée de fonds essentielle pour poursuivre les projets sur le continent, en particulier dans les pays les plus vulnérables.
En effet, la Tunisie est évidemment concernée. Le retrait des États-Unis, deuxième actionnaire de la banque, pourrait avoir des effets directs sur les projets en cours ou les futurs accords de financement, que ce soit en Tunisie ou ailleurs. Ces dernières années, plusieurs chantiers y ont été soutenus par la BAD, dans différents domaines : routes, agriculture, environnement, emploi…
Depuis sa création, la BAD a investi plus de 11 milliards de dollars en Tunisie. Si les financements venaient à diminuer, c'est toute une stratégie de développement qui risquerait de ralentir.
Jihen Mkehli
Publié le 06/05/25 11:12
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