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Par Moez Hadidane
Tera Finances
Lors d'une conférence de presse tenue le 1er avril 2022 et organisée par le ministère de l'Economie et de la Planification, 42 mesures économiques urgentes à entreprendre par le gouvernement pour sortir de la crise actuelle et stimuler la dynamique économique ont été présentées. Le plan de relance assez ambitieux adopté par le gouvernement a identifié et inventorié quasiment toutes les réformes réclamées par les acteurs et experts économiques ainsi que le commun des mortels. Vaut mieux tard que jamais !
Parmi les mesures phares décidées, certaines ont capté notre attention, dont nous citons : la réduction de moitié des délais de réalisation des projets publics, lancer tous les projets de e-administration identifiés dans le cadre de la stratégie " Tunisie numérique " avant la fin de l'année (2022), établir un parcours numérique complet au profit des investisseurs avant la fin de l'année, améliorer les services au port de Radès pour réduire la durée de séjour des conteneurs (de 17 à 12 jours) et réduire de 50% le coût du transit des marchandises par le port avant la fin septembre 2022, amnistie en matière de change et modernisation de la loi sur les changes, supprimer le dispositif de l'autorisation d'exercice des activités et se limiter à une liste d'interdiction, création de la Société Foncière Internationale pour la Tunisie " SOFIT "…
Travailler avec des séances continues dans toutes les institutions et structures concernées par l'exportation pendant les week-ends et les jours fériés ! sur ce dernier point, le document ne précise pas le statut du personnel concerné, du secteur concerné public ou privé ou les deux, etc.. Mais la grande question qui se pose, le gouvernement dispose-t-il des moyens, de la volonté et de la force à concrétiser l'armada des mesures annoncées ? La Tunisie sera certainement en meilleure situation Si ces mesures arrivent à être concrétisées et dans les délais annoncés. Mais tout dépend du "Si".
Il faut dire qu'un staff renforcé du gouvernement a pris part à cette conférence notamment, Mr Samir Saied, ministre de l'Économie et de la Planification, Mme Neila Nouira Gongi, ministre de l'Industrie, des Mines et de l'Energie, Mme Sihem Boughdiri Nemsia, ministre des Finances, Mr Mohamed Rekik ministre des Domaines de l'État et des Affaires Foncières…
Le ministre de l'Économie et de la Planification a avancé le cadre général et le besoin urgent et inévitable de ces réformes dictées par la conjoncture actuelle, qui se caractérise par :
Dans ce cadre, et afin d'accélérer le rythme d'exécution de l'investissement, le gouvernement s'apprête à promulguer le code des domaines de l'État qui permettra d'unifier les dispositions législatives et les normes afférentes aux propriétés revenant à l'État, leur protection et la modernisation de leurs vocations de gestion.
L'adoption d'un code des domaines de l'État vise essentiellement à simplifier les procédures d'entreprenariat et des formalités d'investissement à travers notamment la location longue durée, la concession au dinar symbolique des biens immobiliers au profit de l'Agence Foncière de l'Investissement, de lotissement industriel dans les délégations les plus défavorisées et dans les zones de grands sites industriels
Le gouvernement rappelle que ces mesures ne vont pas alourdir les équilibres budgétaires de l'État vu qu'elles seront financées dans le cadre de programmes d'appuis budgétaires mobilisés par des bailleurs de fonds multilatéraux étrangers (FMI, BM, BAD, UE, KFW, AFD, JICA) ! Par ailleurs, certaines mesures ne nécessitent pas de mobilisation de fonds comme le retrait des autorisations dans certaines activités et le raccourcissement des délais administratifs.
Les objectifs des mesures de relance annoncées
Dans le but de stimuler en urgence la dynamique économique, les mesures et procédures décidées ont été sélectionnées sur la base des contraintes qui tiennent compte en priorité de la Mise en œuvre courant 2022, de l'Impact économique à court et moyen terme et de l'Impact financier limité au niveau des finances publiques.
Pour atteindre l'objectif final, qui consiste à rétablir progressivement la confiance des acteurs économiques et protéger le tissu institutionnel, les ministres chargés des affaires économiques visent les axes d'objectifs intermédiaires suivants :
Les axes des objectifs intermédiaires se détaillent comme suit :
Premier axe : Soutenir la liquidité et faciliter l'accès des entreprises au financement
Deuxième axe : redynamiser l'investissement
Troisième axe : Faciliter le cadre légal et réglementaire du climat des affaires
Quatrième Axe : Simplifier les procédures pour booster les exportations
36. Prise en charge par l'Etat de 50% des primes d'assurance à l'exportation vers le marché de l'Afrique subsaharienne par le biais du Fonds de garantie des risques à l'exportation
37. Créer la Société Foncière Internationale pour la Tunisie " SOFIT " et accompagner cette orientation avec d'autres structures publiques actives dans le secteur des services ;
38. Placer la marque "Made in Tunisia" sur tous les produits tunisiens pour standardiser et valoriser la marque et promouvoir davantage le produit tunisien ;
39. Élargir et faciliter l'octroi du statut d'opérateur économique agréé ;
40. Renouveler et développer les services de l'interlocuteur unique en charge de l'intervention rapide à l'export " Export SOS " ;
41. Numériser trois procédures liées au commerce extérieur à travers la plateforme " Net Trade " opérée par Tunisie Trade Net (Certificat de contrôle technique à l'exportation, paiement des droits de douane, taxes et amendes par virement électronique, preuve d'origine) ;
42. Travailler avec des séances continues dans toutes les institutions et structures concernées par l'exportation pendant les week-ends et les jours fériés.
Prochaines étapes
Selon le document présenté par le ministère de l'Économie et de la Planification, les mesures urgentes de relance de l'économie évoquées sont considérées un maillon essentiel d'une trajectoire de réforme intégrée pour sortir progressivement de la crise et restaurer la confiance entre les opérateurs économiques et les différents acteurs et partenaires. Ces mesures sont conçues par les différents ministères et structures publiques concernés et devraient produire des résultats à court et à moyen terme.
Toujours selon le même document, tous les soins seront apportés à l'activation des différentes procédures proposées et à leur traduction effective sur le terrain, dans le cadre d'un suivi périodique de l'avancement de la mise en œuvre par les Conseils des Ministres.
Les travaux se poursuivront pour trouver des mécanismes et des mesures complémentaires pour améliorer la situation économique générale dans un cadre participatif et de dialogue économique ouvert à toutes les initiatives et avis proposés par les partenaires sociaux et institutions du secteur privé
Parallèlement, les consultations et dialogues s'intensifieront dans la prochaine phase entre les différentes parties concernées par les affaires économiques, au sein des conseils d'investissement nouvellement créés pour l'amélioration du climat des affaires, des commissions d'élaboration des plans de développement et des commissions paritaires pour les réformes.
Publié le 12/04/22 10:52
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