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La Tunisie confrontée à un nouveau revers dans son programme avec le FMI

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La Tunisie est confrontée à un nouveau revers dans son programme avec le Fonds monétaire international (FMI). L'approbation de l'Extension de la Facilité de Financement (EFF) de 1,9 milliard de dollars par le conseil d'administration du FMI risque d'être retardée en raison des troubles sociaux qui ont secoué le pays ces derniers mois.

Selon les analystes de la banque britannique, Standard Chartered, les ajustements nécessaires pour répondre aux conditions du FMI sont de plus en plus difficiles à mettre en place, ce qui augmente le risque de défaut de paiement de la Tunisie. " Le contexte social difficile que traverse la Tunisie est un obstacle de taille pour l'approbation du programme du FMI ", estime la banque.

En effet, les récentes manifestations contre les mesures d'austérité ont mis en lumière les difficultés rencontrées par le gouvernement pour répondre aux attentes de la population. De plus, l'inflation élevée qui a atteint 10,4% en février 2023 rend la situation économique encore plus difficile pour la Tunisie.

Et de souligner que les déclarations controversées du président Kais Saied sur les migrants d'Afrique subsaharienne ont également eu un impact négatif sur les relations entre la Tunisie et le FMI mais aussi la Banque mondiale qui s'est également montrée préoccupée par cette situation et a exprimé son soutien aux migrants en Tunisie.

La banque britannique indique que le report de l'approbation de l'EFF par le conseil d'administration du FMI est une nouvelle déconvenue pour la Tunisie. En effet, cette extension de la facilité de financement de 48 mois devait aider le pays à répondre à ses besoins de financement extérieur élevés. Si l'approbation est encore reportée, cela pourrait augmenter le risque de défaut de paiement de la Tunisie.

Pour bénéficier du financement du FMI, la Tunisie doit répondre à certaines conditions, notamment en matière de réformes économiques. Toutefois, la mise en œuvre de ces politiques est de plus en plus difficile compte tenu du contexte social tendu et de l'opposition forte des syndicats.

Par exemple, explique Standard Chartered, la suppression des subventions aux carburants, qui est l'une des conditions du FMI, pourrait susciter des protestations massives dans le pays. " D'ailleurs, les prix des carburants n'ont pas été ajustés depuis novembre, malgré l'inflation élevée, et les syndicats forts s'opposent à ces réformes ".

La banque britannique estime que la Tunisie devrait être en mesure de respecter ses engagements externes en 2023, mais les retards dans l'engagement du FMI augmentent le risque de défaut, car les besoins de financement externes sont élevés, avec un service de la dette externe de 2,65 milliards de dollars américains en 2023, et une baisse des réserves de change à seulement 97 jours d'importations, soit 7 milliards de dollars américains. " Sans le financement du FMI, les réserves de change continueront de baisser, ce qui aggrave le risque de défaut ", prévient la banque Standard Chartered.

La Tunisie doit faire face à une obligation de remboursement de 1 milliard de dollars américains en 2025, ainsi qu'à d'autres obligations en yens et en euros. " Le défaut de la Tunisie aurait des conséquences graves pour l'économie du pays et pour les investisseurs étrangers ", estime la banque britannique.

Ainsi, les retards dans l'approbation du programme du FMI représentent un défi majeur pour la Tunisie. Le pays doit répondre aux conditions du FMI pour bénéficier du financement, mais la mise en œuvre de ces politiques est difficile compte tenu du contexte.

Mariem Ben Yahia

Publié le 16/03/23 11:33

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