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Après des mois de regain de volatilité de la livre turque, la devise anatolienne s'est établie à 11,59 livres pour un dollar et 13,11 livres pour un euro ce matin. Lundi, le billet vert s'est échangé contre un sommet dépassant les 18 livres avant de tomber à 11,1 livres. Mercredi, la tendance baissière s'est accentuée.
La livre turque a ainsi gagné 40% en quatre jours dans un contexte d'ingérence engendré par les pressions du président Recep Tayyip Erdogan au niveau de la politique monétaire de la Banque centrale de Turquie, soumise à sabrer son taux directeur sur fond de pressions inflationnistes.
Le cours de la livre s'est redressé en raison d'une série de mesures annoncées lundi par Erdogan. Elles comprennent un nouveau titre de créance visant à compenser la dépréciation de la valeur des dépôts bancaires induite par la dévaluation de la livre turque. Le chef d'État n'a pas détaillé le fonctionnement de cet instrument, néanmoins, l'ancien conseiller du Trésor turc, Mahfi Egilmez, a indiqué que la mesure annoncée s'apparente à " une hausse indirecte des taux d'intérêt ".
L'appréciation de la livre turque a enthousiasmé les farouches défenseurs de la politique monétaire peu orthodoxe imposée par Erdogan. Le ministre du Trésor et des Finances, ainsi que genre du président turc, Nureddin Nabati, s'est réjoui que " le nouveau modèle économique ait été une gifle pour ceux qui ont soutenu une hausse des taux ".
Toujours est-il qu'à la suite du discours d'Erdogan, les banques publiques ont vendu une quantité élevée de dollars, soutenant l'appréciation de la livre turque. Les ventes ont eu lieu en même temps qu'une baisse de 6 milliards de dollars des réserves de change de la Banque centrale lundi et mardi, selon l'agence de presse britannique, Reuters.
Il est à souligner qu'en dépit des gains réalisés par la livre turque par rapport au dollar dans les échanges de lundi, la monnaie turque continue de perdre près de 40% de sa valeur par rapport au billet vert depuis le début de l'année. Rappelons qu'Erdogan s'oppose à une augmentation des taux en raison des principes financières islamiques sur les taux d'intérêt.
Il avait déjà déclaré qu'en tant que " musulman ", il continuerait à " faire ce que la religion musulmane demande " avant de poursuivre que " les enseignements islamiques interdisent aux musulmans de recevoir ou de facturer des intérêts sur l'argent prêté ou emprunté ".
Mariem Ben Yahia
Publié le 24/12/21 15:08
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